La célébration du 45ème anniversaire de la création de la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) les 14 et 15 novembre 2018 à Lomé, a été marquée par un forum international de haut niveau sur le solaire et les énergies renouvelables. Une commémoration qui a connu un plein succès avec de nombreux invités de marque grâce au dynamisme et à la notoriété du Président de la BOAD, Christian Adovèlandé.
Placé sous le thème : «L’énergie solaire dans l’économie des pays de l’Uemoa : état des lieux, enjeux et politiques », ce forum international de haut niveau, initié par la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) dans le cadre des manifestations officielles de son 45ème anniversaire, a permis à l’institution financière sous-régionale et ses partenaires de passer en revue les problématiques liées aux énergies renouvelables et particulièrement l’énergie solaire. Ainsi, au terme de deux jours d’échanges sur l’énergie solaire, ses enjeux et perspectives, les 14 et 15 novembre à l’hôtel 2 février à Lomé, en présence du président ivoirien, Alassane Ouattara, du premier ministre du Togo, Komi Sélom KLASSOU, d’Abdallah BOUREIMA, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de divers acteurs institutionnels, la BOAD s’est tracée le chemin à suivre pour apporter de l’énergie aux populations dans l’espace UEMOA. Pour y arriver, Christian ADOVELANDE et son équipe misent sur l’énergie solaire comme facteur accélérateur d’inclusion et de développement. «Il ne s’agit pas d’un changement de cap», a d’emblée précisé Christian ADOVELANDE pour qui la BOAD reste et demeure sur ses positions de principe selon lesquelles l’investissement dans les infrastructures de qualité sont le socle de la production économique et du développement. La BOAD s’engage donc dans les énergies renouvelables et le solaire en particulier pour devenir l’une des toutes premières institutions africaines à se faire agréer par le Fonds Vert pour le Climat (FVC) et, également, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le fonds d’Adaptation (FA) des Nations-Unies. « La Banque a intégré dès 2003 les questions environnementales et sociales dans ses opérations, se donnant pour vision d’œuvrer à l’horizon 2020 pour des ressources naturelles gérées au profit d’un développement propre et résilient aux effets des changements climatiques dans les Etats membres », a indiqué Christian ADOVELANDE. La BOAD s’est ainsi inscrite dans les orientations définies lors du sommet de Rio de 2012 sur le développement durable, en adoptant, en 2014, une Stratégie Environnement et Climat 2015-2019 dont les grandes lignes reposent essentiellement sur trois axes, à savoir le renforcement des capacités des unités opérationnelles ; le développement des outils et des mécanismes efficaces de financement et de mobilisation des ressources ; le renforcement du leadership de la BOAD dans la région sur ces questions.
Des financements à mobiliser
Au vu du potentiel des Etats de l’UEMOA et des disponibilités des mécanismes de financement, «ce ne sont pas tant les fonds qui manquent que les projets à financer», relève Christian ADOVELANDE, rappelant que l’objectif visé par la banque est de porter la mobilisation de ressources climat à 50 milliards de FCFA par an d’ici 2021. Sur les cinq (05) dernières années, la Banque a apporté des concours de 196 milliards de Franc CFA en faveur des projets solaires. La zone UEMOA qui présente un taux moyen d’ensoleillement, entre 05 et 10 heures par jour, a tous les atouts pour attirer les financements des fonds internationaux destinés aux énergies renouvelables. Les États de l’UEMOA ont défini pour la plupart d’entre eux des projets de mix énergétique orienté vers le solaire, mais ils doivent encore, selon les experts présents lors du forum, faire des efforts dans l’harmonisation de leurs cadres législatifs en matière de finance climat. « La mobilisation des financements passera par un cadre incitatif et par la capacité à mobiliser des ressources concessionnelles », comme a dit Seyni NAFO, Ambassadeur, Conseiller Spécial du Président du Mali et porte-parole du groupe Afrique lors des dernières COP. L’atout du solaire repose dans la baisse notable du coût du KWH sur les quatre dernières décennies, insiste, pour sa part, Philippe MALBRANCHE, DG, Institut National d’Energie Solaire de France. «L’atout du solaire c’est son prix qui a baissé en quatre (04) décennies, avec des niveaux de 2 à 3 centimes d’euros le KWH dans les pays ensoleillés». Et d’attirer l’attention sur la sensibilité du coût du KWH solaire par rapport aux coûts d’accès au capital. C’est dire que la lenteur des procédures des appels d’offres, le temps de développement du projet et les risques réglementaires entrent en ligne de compte dans la détermination du coût du capital et, in fine, la compétitivité de l’énergie solaire. A l’avenir, les coûts vont continuer à baisser en amont rendant le solaire encore plus accessible.
Une Politique Energétique Commune
« La performance économique actuelle de l’Union (un taux de croissance de 6.5% depuis cinq ans) aurait pu être plus avantageuse si la compétitivité des entreprises et les conditions de vie des populations n’étaient pas obérées par un environnement énergétique particulièrement défavorable », a indiqué le président de la Commission de l’UEMOA, Abdallah BOUREIMA pour qui, la part prépondérante du thermique qui constitue les 2/3 du parc de production, fait de l’électricité la plus chère au monde au sein de l’union. C’est pourquoi, l’UEMOA, dès 2001 s’est dotée d’une Politique Energétique Commune (PEC) dont la matérialisation à travers l’Initiative Régionale pour l’Energie Durable (IRED) a permis des résultats probants selon le Président de la Commission. Abdallah BOUREIMA a aussi souligné que la Commission accompagne les Etats membres dans leur processus énergétique pour lequel il a plaidé le plein soutien des partenaires au développement.
Une star up primée
Le Meilleur Projet Innovant dans le domaine des énergies renouvelables a été primé en marge de la célébration des 45 ans de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Ainsi, le Togolais Yao Azoumah a été récipiendaire du prix de 30 millions de Franc CFA pour son projet « Groupes électro solaires KYA-SoP ». Cette startup créée en 2015 propose de passer d’un système centralisé de fourniture d’électricité́ très onéreux avec des réseaux électriques à un système décentralisé́ (individuel ou communautaire), beaucoup plus accessible financièrement à l’aide des armoires mobiles hybrides standardisées à travers les groupes électrosolaires KYA- SoP. Titulaire d’un Doctorat en Énergies Renouvelables, l’heureux lauréat bénéficiera en outre d’un séjour de 6 mois et d’un cursus d’une semaine au centre de l’entrepreneuriat de l’université technique du Danemark, une institution qui accompagne les start-up jusqu’à maturation de leurs projets. Le projet « Groupes électrosolaires KYA-SoP », KYA-Energy Group propose de passer d’un système centralisé de fourniture d’électricité très onéreux avec des réseaux électriques à un système décentralisé (individuel ou communautaire), beaucoup plus accessible financièrement à l’aide des armoires mobiles hybrides standardisées à travers les groupes électrosolaires KYASoP®.
Joël YANCLO