(Protection des côtes, Formation et insertion des jeunes en débat)
Dans le cadre du ‘’END Poverty Day’’ celebré le 17 octobre de chaque année, la représentation de la Banque mondiale au Bénin a fait découvrir aux jeunes blogueurs et activistes climats du Bénin, les résultats de divers ouvrages financés par le Projet d’Investissement de la Résilience des Zones côtières en Afrique de l’Ouest WACA ResIP-BENIN. A l’occasion, le rapport 2024 sur la pauvreté a été dévoilé suivi d’échanges sur les politiques d’insertion des jeunes et de la formation professionnelle au Bénin.
Bidossessi WANOU
Composée des membres du Benin youth community for change, des jeunes bloggeurs et activistes du climat, la délégation des jeunes a découvert et touché du doigt, les résultats du Projet d’Investissement de la Résilience des Zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP-BENIN). Dans le cadre dudit pojet financé par la Banque mondiale, il a été réalisé des travaux de construction d’épis et d’aménagements connexes pour la protection côtière du segment de côte transfrontalier Bénin-Togo. Ainsi, WACA a financé des infrastructures de protection côtière transfrontalière sur 42 km dont 23 km au Bénin constitué de huit ouvrages d’enrochement appelés « épis », de la frontière avec le Togo jusqu’à Grand-Popo au Bénin. Ces travaux finalisés dans un délai contractuel de 17 mois contre 19 ont permis de gagner 11 kilomètres de plage dont 5,3 sur 200 mètres gagnés grâce aux travaux du WACA-ResIP, a informé Docteur Moussa Bio Djarra, Spécialiste technique Littoral du projet qui a précisé : « nous avons actuellement 1,7 Km de place reconstitués ». C’est environ 17 600 ménages protégés contre l’érosion côtière. Ces travaux incluent également un aspect socio-communautaire marqué par la réalisation de modules de latrines publiques au profit des riverains. Ces travaux de protection qui consistent à lutter contre la nature par la nature, sont une option du gouvernement béninois qui a invité à prévoir des solutions mixtes, ce qui constitue un succès. « En Afrique, nous n’allons pas être orgueilleux en disant que ça fait partie des premières expériences. On a repoussé la mer mais ça fait partie des expériences réussies en Afrique de l’Ouest », a témoigné Dr Bio Djarra. A preuve, plusieurs délégations de pays côtiers sont déjà venues à l’école du Bénin. Stéphanie Adja, ayant pris part à la visite des installations, a reconnu et salué l’impact du projet sur les côtes et les populations de Grand-Popo. « Au lieu d’une avancée de la mer, nous avons constaté une reconquête de berge avec les techniques déployées par WACA-ResIP ». Ce sentiment de satisfaction est partagé par Olivier Assinon, Bloggeur ayant pris part lui aussi à la visite. «…C’est une réponse efficace, un projet de résilience aux changements climatiques qui s’observe ici. Les populations bénéficient davantage d’espace, avec une côte protégée et peuvent ainsi mener leurs activités plus sereinement, les habitations proches de la côte sont moins, sinon presque plus menacées. J’ai pu noter qu’il s’agit d’une grande première car, les épis sont combinés avec les mouvements sur la côte. C’est une preuve que la Banque mondiale apporte des réponses concrètes aux problèmes des populations ». D’ailleurs, le projet WACA a également financé 3590 personnes. Constituée en majorité de populations riveraines, elles ont bénéficié de financement pour mener des activités génératrices de revenus
A Gadomè dans la commune de Comè, Sylvain Tinigo, exploitant agricole de la coopérative Djodoudou de Gadomè, a bénéficié de cet appui pour installer ses cages flottantes. Ici, le projet a appuyé la réception et l’installation de cages flottantes, ce qui a permis de renforcer les capacités productives de la ferme, portées à près de 2,5 tonnes par mois (douze tonnes de poissons en cinq mois) qui permettent de réduire en partie, la pénurie sur le marché. Satisfait de cet appui, Sylvain Tinigo a remercié le WACA dont l’apport a été d’une utilité capitale dans le développement de sa production.
Formation, emplois, rapport pauvreté 2024, les jeunes imprégnés
Le mercredi 23 octobre 2024, les jeunes mobilisés ont pris part à un panel composé de divers acteurs sociaux et gouvernementaux sur la réforme du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle au Bénin puis l’insertion professionnelle des jeunes. Animé par Claude Borna, DG de l’Agence Sèmè-City, Fructueux Aho, Directeur général de l’Agence de développement de l’enseignement technique, Urbain Stanislas Amégbédji, DG de l’Agence nationale pour l’emploi, Kaliza Karuretwa, Spécialiste principale du secteur privé, Zacharie Ngueng, Spécialiste principal Education, Saint-Martin Mongan, Spécialiste de la protection sociale, les discussions ont fait suite à l’exposé du rapport sur la Pauvreté, la Prospérité et la Planète, édition 2024 qui table sur des « Pistes pour sortir de la ‘’polycrise’’ ». A l’occasion, les acteurs présents ont passé en revue la réforme du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle au Bénin à travers le projet de formation professionnelle et d’entreprenariat pour l’emploi (FP2E), mis en lumière les succès du Projet d’inclusion des jeunes et échangé sur l’impact de la menace sécuritaire sur les jeunes au nord du Bénin. Selon le rapport présenté, les progrès en matière de prospérité partagée dans le monde ont été ralentis. Il en est de même de la réduction de l’extrême pauvreté dans le monde, pratiquement aux arrêts. En témoigne le nombre de personnes vivant avec 6,85 dollars par jour qui a stagné depuis 1990. Ainsi, « la période 2020-2030 devrait être une décennie perdue. Cette situation se justifie par les nombreuses crises auxquelles le monde fait face. Selon le rapport, l’éradication de la pauvreté et la promotion d’une prospérité partagée sur une planète viable exigent des arbitrages pour progresser dans la réalisation des objectifs interdépendants. Pour ce qui est de l’action, elles comptent là où c’est important et cela compte au nombre des priorités.
Des programmes et entraves à l’emploi des jeunes
Réagissant à la situation de l’emploi au Bénin, les jeunes ont souligné les limites et entraves qui ne permettent pas toujours à tous d’en profiter pleinement. Soutenant cette thèse, Bakary Sambe, DG de l’institut Timbuktu a rappelé qu’il y a une flopée de programmes dans nos pays mais ces politiques sont restées pour certains jeunes, théoriques. Il y a du népotisme et autres fléaux sociaux qui gangrènent lesdits programmes, empêchant les jeunes d’en tirer profit. Par endroit, les conflits et inégalités sociaux pénalisent aussi des jeunes comme c’est parfois le cas au Nord Bénin. Pour leur part, les responsables d’agences gouvernementales présents ont invité les jeunes à la curiosité et à se rapprocher des services publics pour s’informer sur la panoplie de solutions pour faciliter leur insertion. Au terme des échanges, Mamadou Tanou Balde, Représentant résident par intérim de la Banque mondiale au Bénin a salué la mobilisation des acteurs invités. En s’appuyant sur le rapport en général et le cas spécifique de la pauvreté au Bénin, il a rappelé l’objectif de ce rapport. «…Les statistiques sur la pauvreté ont été présentées en début de séance. L’idée, c’est comment faire pour qu’on puisse réduire cette pauvreté. Avec les directeurs et panélistes présents, on a vu ce qui se passe au Bénin. Voilà une partie de la population, notamment des jeunes qui ne sont pas partie du marché de l’emploi mais qui sont sous-employés. Mais je crois que si on veut vraiment bénéficier de cette croissance qu’on voit au Bénin, d’ailleurs et l’augmenter, il faut une participation importante de la jeunesse ». Cela renforcera la croissance. « D’une part, cela permettra d’accroître le gâteau et surtout de mieux le distribuer. L’idée, c’est par participation. Lorsqu’on regarde le taux d’emplois vulnérables au Bénin, il est beaucoup plus important. L’idée, dans tous les projets que les collègues ont présentés, pour nous, c’est ce qu’on fait pour améliorer la cohésion. On ne peut avoir une activité économique soutenue sur le long terme et s’inquiéter de la cohésion ». Cette séance a permis de passer en revue, ce que le gouvernement fait pour encourager et accroître la participation des jeunes, réduire la vulnérabilité et lutter contre la pauvreté.