Au cours d’un panel sur le développement des services financiers innovants entrant dans le cadre des manifestations de la Semaine de l’inclusion financière organisée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Blaise Ahouantchédé, Directeur général du GIM-UEMOA, a expliqué que les services d’épargne développés par les réseaux de téléphonie mobile constituent une véritable entorse à l’usage des cartes bancaires. Il a également souligné de nombreuses autres difficultés notamment le défaut d’innovation dans les banques avant de se rabattre sur la digitalisation comme porte de sortie.
« La faible utilisation des cartes bancaires est liée aussi au manque de maturité du marché ». Ainsi s’exprimait Blaise Ahouantchédé, directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’UEMOA qui a aussi accusé les opérateurs Gsm de restreindre le service. Mieux, le manque d’innovation est l’un des freins à l’utilisation de la carte bancaire dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), croit savoir l’homme. Il cite à propos, l’agressivité des opérateurs Gsm qui par des services de mobile money, ont presque assassiné certains services bancaires, notamment, l’utilisation des cartes bancaires. Blaise Ahouantchédé voit même dans cette politique des réseaux Gsm, une sorte d’agression sachant qu’ils disposent de plus de cinquante millions d’usagers pour ce service. Il poursuit en expliquant que la faible utilisation des cartes bancaires est due au fait que la zone UEMOA totalise 45% de populations jeunes, tous abonnés au service mobile money. Très attachés à la technologie et à leurs Smartphones, ces jeunes, clarifie le directeur général du Gim-Uémoa, ont perdu l’habitude des cartes bancaires. Toujours sur la liste des difficultés, il a déploré dans son intervention, le rejet des cartes bancaires par les commerçants des terminaux et a exhorté les Etats à prendre leurs responsabilités ; « Il revient aux Etats de jouer leur partition à ce niveau », a-t-il confié. Et pour conforter le service et voir renaitre l’habitude de l’usage des cartes bancaires au niveau de la population, il a souhaité que le service connaisse une amélioration. Dès lors, il a demandé qu’une grande priorité soit accordée à la qualité du service afin d’augmenter la confiance des usagers. Il en est de même de la digitalisation ; « On sent aujourd’hui une évolution vers la convergence digitale. C’est cette convergence qui sera demain le catalyseur », a-t-il fait savoir. En approuvant ce constat, Ousmane Thiongane, Directeur général de l’Union des Institutions mutualistes communautaires d’épargne et de crédit (U-IMCEC), a conseillé aux banques de procéder elles aussi à des collectes digitales augmentant ainsi les proximités. Et s’il est vrai que cela se fait timidement, pouvoir renforcer la technique est ce qui s’impose. Il n’a pas manqué d’insister lui aussi sur la solution digitale, cette fois-ci avec la diaspora afin de voir comment en profiter dans le système de transfert international et le développement de produits destinés à des fins, autres que la consommation.
Bidossessi WANOU