Du 27 au 31 mai 2024 à Nairobi (Kenya), se tiendront les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement. Pour cette édition, la Banque entend se concentrer sur la réforme de l’architecture financière mondiale en vue de la transformation de l’Afrique.
Bidossessi WANOU
« La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale », c’est autour de ce thème que se dérouleront les prochaines assemblées générales de la Banque africaine de développement. Des AG qui interviennent en pleine célébration des noces de diamant de l’institution bancaire. C’est une manière pour la banque de contribuer au développement du continent. Durant cette rencontre, les gouverneurs de la Banque vont discuter avec le président de la Banque africaine de développement pour explorer les moyens par lesquels la Banque et les autres banques multilatérales de développement peuvent répondre à l’appel qui leur a été lancé afin de mieux travailler ensemble pour augmenter de manière significative les ressources destinées au développement durable du continent. Pour cause, « après la deuxième guerre mondiale, l’Europe s’est pleinement redéveloppée. Mais après la colonisation, l’Afrique n’a jamais été reconstruite. Le fait est que dès 1945, avec la création des institutions de Bretton Woods, la finance de développement a été structurée sans accorder de faveurs au continent africain. C’est la raison pour laquelle il faudrait réformer l’architecture financière mondiale », a indiqué Vincent Nmehielle, secrétaire général de la BAD. Avec Kevin Urama, vice-président chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, il a expliqué que les réunions proposeront des solutions à travers lesquelles la Banque et d’autres banques multilatérales de développement peuvent mieux répondre et plus rapidement pour accroître les ressources nécessaires au développement durable du continent. Pour les échanges, plus de 4 000 délégués et participants sont attendus. « Malgré une croissance économique soutenue au cours des deux dernières décennies, la transformation économique de l’Afrique reste incomplète…», croit savoir Vincent Nmehielle. Selon les experts de la BAD, l’accès au financement reste un défi important à relever en Afrique pour la transformation des économies. Au fait, « dans toutes nos recherches, nous avons constaté que le financement constituait un obstacle majeur à l’accélération de la transformation sur le continent », assure Kevin Urama. Dès lors, il y a lieu de revoir un certain nombre de choses dont le financement du développement. « S’il y a quelque chose à retenir et qui fait débat depuis 1945 […] le financement du développement, tel qu’il a été structuré et déployé, ne favorise pas l’Afrique et le monde en développement, et il est donc nécessaire de le réformer », a déclaré M. Nmehielle. Ainsi, l’Afrique s’avère un acteur important des discussions sur les réformes de l’architecture mondiale, a noté M. Urama avant d’insister : « L’Afrique est vraiment le moteur de cette conversation ». Il faudra œuvrer à permettre au Continent de prendre toute sa place dans le débat sur le financement et surtout d’avoir la place qui doit être la sienne dans le système financier mondial.