La décision du ministre des infrastructures et des transports majorant le coût par passage au niveau des postes de péages et pesages suscite déjà mécontentement. Si certains transporteurs ont ouvertement exprimé leurs désaccord, ce qui se profile à l’horizon, c’est bien une augmentation des tarifs par passager. Plus qu’une réforme, c’est bien là une décision à forte implication économique.
La volonté du gouvernement d’augmenter les frais de péage et pesage ne restera pas sans impacter le coût du transport. Les transporteurs donnent d’ailleurs déjà de la voix. Mais déjà, le directeur général des infrastructures tente de justifier les motivations de ce décret ministériel. En effet, explique-t-il, « ces augmentations ont été motivées par les constats faits par le gouvernement du Président Patrice Talon, au niveau de ces différents péages. Il en ressort que les postes de péages/pesages et les routes du Bénin ne sont plus entretenues depuis 2013. De même, les études ont révélé que le système en place permet à l’Etat de ne percevoir que le ¼ de ce qui devrait lui être reversé, sans oublier les cas de fraudes au niveau de ces péages ». Au vue de ce constat, le gouvernement a jugé bon donc de réformer le secteur pour mieux s’occuper à l’avenir de l’entretien des routes. Et pour y parvenir, les études sont réalisées, études selon lesquelles, poursuit Jacques Ayadji, « il fallait multiplier par quatre (04) les anciens prix mais le gouvernement a pensé que les populations ne devraient pas payer pour l’inaction de l’État et de ses agents. C’est que l’option d’aller progressivement a été retenue et c’est sur cette base que la nouvelle tarification a été élaborée ». On pourrait donc croire à une mesure douce qui néanmoins ne fait pas l’unanimité. Et déjà, il faudra s’attendre à une augmentation des tarifs de transport. Et pour cause, expliquent les transporteurs, l’augmentation est de l’ordre de 100%, ce qui les contraint à revoir leurs tarifs aussi pour pouvoir s’en sortir. Mieux expliquent certains, les réformes qui les visent ces derniers jours les forcent à revoir leur tarifs eux aussi. Fulbert Godonou, conducteur de mini-bus évoque à propos, l’interdiction de l’essence de contrebande qui coûte moins cher comparativement à l’approvisionnement dans une station service. Pour lui, qu’on le veuille ou non, les frais de transport seront majoré. « Nous n’en sommes pour rien. Nous n’appliquerons que la loi du marché. Vous n’êtes pas sans savoir que l’augmentation dont on parle est de 100% et implique inévitablement des impacts économiques dont nous tiendrons également compte» a laissé entendre Fulbert Godonou. S’il est vrai que les associations des conducteurs et de consommateurs sont associées à la décision, Cyprien Dègbo, conducteur estime pour sa part qu’elles n’ont pas pris l’avis de la base avant de donner leur accord. Conscient de ce que tout développement implique des moyens et vu que la qualité tant exigée pour les voies supposent un minimum de ressource, il déplore le défaut de communication avec la base qui est beaucoup plus concernée par cette décision.
Bidossessi WANOU