Les députés se sont penchés le jeudi 26 juillet 2018 à Porto-Novo sur la charte des partis politiques au Bénin. Des propositions et des amendements ont été faits pour réguler la vie des formations politiques.
La commission qui a travaillé sur le dossier a mis un accent particulier sur le financement des partis politiques. Pour l’instant, il demeure occulte. L’objectif est de parvenir à un financement public quand on sait que les cotisations des militants ne sont pas une réalité. A tous ces problèmes, il faut ajouter la transhumance qui déstabilise les partis et porte de nombreuses conséquences aux élus. Dans leurs interventions, les députés ont plaidé pour l’assouplissement des conditions de création des partis politiques. Le député Guy Mitokpè est allé loin dans son intervention. Il a déclaré que nous n’avons pas besoin d’une charte des partis au Bénin. L’animation de la vie politique est une réalité. Il a dénoncé le complot en amont qui ne permet pas de réfléchir. Ce qui fait que c’est la majorité parlementaire qui impose ses réflexions. La charte qui est en cours d’exécution, a-t-il dit, fait l’apologie des gourous dans les partis. Il a pris l’exemple de la France et a expliqué que dans ce pays il y a plus de 500 partis politiques. Il reste très préoccupé et a affirmé que réformer ce n’est pas détruire. Dans le même cadre, le député NouréniAtchadé a pris la parole et a dénoncé l’aide de l’Etat aux partis politiques. Selon les nouvelles dispositions, a-t-il déclaré, il faut avoir des députés dans six circonscriptions électorales avant de bénéficier de l’aide. Il s’est insurgé contre cette disposition et a finalement fait comprendre que la proposition de loi a complètement oublié la fonction sociale du député. Le député Okounlola a quant à lui félicité les initiateurs de la proposition de loi et a signifié que la démocratie béninoise se porte à merveille. En témoignent, selon lui, les alternances pacifiques dans le pays. Faisant le bilan de la démocratie au Bénin, il a dit que nous avons près de 235 partis. S’insurgeant contre cette situation, il a loué les mérites de la nouvelle loi qui fait qu’on doit contraindre les partis à avoir des envergures nationales. L’unité nationale en dépend, a-t-il ajouté. Gildas Agonkan est allé dans le même sens et a ajouté qu’il faut avoir au Bénin des partis représentatifs. Il est impérieux, a-t-il dit, de donner naissance à de grandes entités pour participer à l’animation de la vie politique nationale. Le ministre de la justice, représentant le gouvernement, est allé dans le même sens. Il a dénoncé l’émiettement des partis politiques. Cette situation, a-t-il affirmé, constitue un sérieux problème pour la démocratie béninoise.
Raoul Gandaho(Correspondant régional Ouémé/Plateau)