Au Bénin, l’igname constitue le 2e produit vivrier après le maïs, avec une production de plus de 2.500.000 tonnes. C’est l’aliment de base pour une bonne partie de la population. Plusieurs variétés d’igname sont cultivées à travers le pays pour répondre à la demande alimentaire des populations. Les départements de l’Atacora et de la Donga sont parmi ceux dont la production est demandée. Les agriculteurs cultivent l’igname pour leur consommation propre et commercialisent aussi les surplus qui génèrent des revenus.
Emmanuel AKAKPO (Br Atacora-Donga)
Dans les départements de l’Atacora et de la Donga, gros producteurs d’ignames, le commerce de l’igname est l’un des plus florissants. De Natitingou, Kérou, Kouandé, Toucountouna en passant par Copargo, Ouaké, Bassila et Djougou, les marchés d’igname s’animent partout. Mais toute la production n’est pas vendue sur place, elle est convoyée vers la partie méridionale et les pays de la sous-région. Plusieurs camions chargés de tubercules d’ignames prennent départ chaque jour pour ravitailler les autres villes du Bénin.
Au bord des routes inter-États menant vers les pays voisins, dans les marchés de circonstance, dans les coins de rue et dans les marchés formels, on constate plusieurs tas d’ignames exposés pour la vente.
Les statistiques de la direction départementale de l’agriculture et de l’élevage 2021 montrent clairement que l’igname occupe la première place en termes de production dans la commune de Djougou, suivie du manioc, du maïs, du coton et du riz.
Toujours dans la commune de Djougou, en 2018-2019 par exemple, la production est estimée à 147142 tonnes. En 2019-2020, une production de 121477 tonnes a été enregistrée. De 2020 à 2021, on a enregistré 108710 tonnes. La production moyenne s’élève donc à 125776 tonnes.
A en croire, le président de l’Union communale des producteurs de Djougou, Koriko Zoumarou Soulémane, les producteurs d’ignames dans la commune de Djougou ne sont pas très bien organisés. Ce qui ne permet pas d’avoir une visibilité sur cette filière. Il a renchéri pour montrer que la grande partie de l’igname produite à Djougou est convoyée vers Malanville, Cotonou et autres marchés frontaliers dont Kassouala dans la commune de Ouaké pour être ensuite vendue au Togo voisin. Le Président de l’Union communale des producteurs d’ignames de Djougou rassure que les sensibilisations sont en cours afin de mieux organiser la filière pour une bonne rentabilité.