Le département de l’Atacora est une région qui est confrontée au bradage des ignames par les populations rurales depuis quelques semaines. Cet état de chose est du au fait que l’igname est présente de façon abondante sur les marchés de l’Atacora. Que faire pour changer les choses ?
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
Le mois d’aout est un mois au cours duquel l’igname est vendue énormément dans les marchés de l’Atacora. Mais en septembre, les ignames sont vendues à bas prix dans les marchés de l’Atacora, au même moment à cause d’une offre abondante d’ignames, car les paysans amènent leurs récoltes pour être vendues, a affirmé un agriculteur d’igname en langue locale waama. Pour constater cet état de chose, il suffit de se rendre à Natitingou ou à Toucountouna pour vivre cette réalité de surabondance . Sur place, l’igname se vend à vil prix. Tchorouwé Mano, vendeur d’igname se dit déçu du faible prix de l’igname, car si cela n’est pas ainsi, la vente serait difficile. » On est obligé de baisser les prix. L’igname que j’ai vendu à 1000 F CFA, je suis obligé de le vendre maintenant soit à 600 F CFA ou 500 F CFA, il y en a de trop sur le marché. Tout le monde vend des ignames ici, on ne peut rien contre cet état de chose » a t il ajouté. La même situation se remarque à Yarikou, un marché très animé dans la commune de Natitingou, dans l’arrondissement de Kotopounga. Le même constat est fait à Tanguiéta et partout dans les communes de l’Atacora. Un autre producteur rencontré à Natitingou explique que si les prix de l’igname ont totalement chuté, c’est dû essentiellement à l’abondance de l’igname sur les marchés. » Il faut que quelque chose soit fait pour changer les choses, sinon ce n’est pas du tout intéressant. Ce sont les burkinabés qui viennent tout acheter ici à vil prix » a t il laissé savoir.
Organiser la filière de vente d’igname
La filière igname du Bénin mérite d’être appuyée à l’instar des autres secteurs tels que l’anacarde, le coton etc… Sinon à l’allure où vont les choses, il urge que des actions hardies soient menées pour faire en sorte que les ignames ne soient pas bradées. La dernière fois, un vendeur d’ignames est venu à la maison aux environs de 14 h. Il vendait 3 tas d’ignames à 300 F CFA. » J’ai trouvé que le prix était tres bas. Et rapidement, n’ayant même pas le programme d’en acheter, j’ai du acheter ces ignames là. » . Interrogé sur le sujet, un producteur explique que : « si parfois les choses sont ainsi, c’est du au fait que la misère et la pauvreté battent leur plein. Pour ne pas rentrer bredouille, on est obligé d’agir ainsi, parfois de supplier les gens à acheter nos ignames pour ne pas rentrer les mains vides à la maison. Parfois on fait don aux gens pour ne pas rentrer bredouille ou avec nos produits ». C’est une honte que je devrais subir au village, si je me permets de rentrer avec les produits non vendus. C’est la raison pour laquelle, on casse totalement les prix ». Espérons que cette filière puisse connaitre une vraie réorganisation pour le bonheur des producteurs.