Malgré son importance stratégique comme une céréale de base en Afrique après le maïs, notamment en Afrique de l’Ouest où le Nigeria et le Burkina Faso en comptent parmi les grands producteurs, le sorgho semble menacé de bout en bout par les changements climatiques.
Issa SIKITI DA SILVA
Sa productivité reste faible avec un rendement moyen d’environ une tonne par hectare, selon les estimations de l’Institut international pour l’agriculture tropicale (IITA).
De nombreux facteurs ont contribué à la baisse de la productivité, notamment la pression démographique, la dégradation écologique, la perte de fertilité des sols et l’érosion hydrique, expliquent les experts de l’IITA.
Face à cette menace permanente qui malgré diverses interventions, ne cesse de terroriser ce cinquième grain le plus produit au monde, la Banque africaine de développement (BAD) – à travers son programme TAAT, a récemment déployé des technologies intelligentes face au climat pour stimuler la production de sorgho au Sahel.
Le plan vise donc à booster la productivité du sorgho au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Nigéria, au Sénégal et au Tchad, ainsi qu’au Soudan.
Régime de base
Avec plus d’un million et demi d’hectares au Burkina Faso, le sorgho est la principale culture céréalière cultivée dans ce pays du Sahel, où avec le millet perlé, il représente le régime de base de ses populations rurales des régions sub-sahéliennes.
« Avec une intensification durable, une meilleure rentabilité du sorgho et du mil, et l’intensification des véritables technologies en tant que domaines prioritaires, le TAAT sur le sorgho et le mil a pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans une région où la faible productivité agricole et le manque de valeur ajoutée sont parmi les principales causes de malnutrition, du chômage et de la pauvreté sur le continent », a laissé entendre Dr Mpoko Bokanga, responsable du centre d’échanges d’informations du TAAT basé à Cotonou, Benin.
Mené par l’Institut international de recherche sur les cultures des régions tropicales semi-arides (ICRISAT), en collaboration avec le National Research and Extension Systems, le compact de sorgho et de mil cible environ 40 à 50% des agriculteurs africains avec des technologies pertinentes pour stimuler la productivité agricole et l’autosuffisance d’ici 2025, a ajouté Dr Mpoko Bokanga.
Et le Bénin ?
Selon le Centre technique de coopération agricole et rurale, une expérience de diffusion et d’adoption de variétés de sorgho résilientes aux changements climatiques avait eu lieu au Bénin en 2018. Un total de 399 producteurs vivant dans des zones où les effets des changements climatiques sur la sécurité alimentaire sont effectifs, avait adopté ces variétés pendant la période d’exécution de ces projets, a ajouté le CTA.