L’offre de services financiers et bancaires de base à faible coût pour des consommateurs en situation de difficultés et exclus des services traditionnels du système bancaire est en forte croissance au Bénin.
Abdul Wahab ADO
L’accès des populations aux services financiers se développe à une vitesse exponentielle au Bénin depuis 2017. Pour preuve, à fin décembre 2018, les services financiers via la téléphonie mobile ont enregistré un volume de 202,104 millions d’opérations contre 105,355 millions d’opérations en 2017, soit un accroissement de 91,8% selon le rapport d’activité de 2018 de l’Autorité des communications électroniques et de la poste (Arcep-Bénin). La valeur des transactions a atteint la somme de 2 081,796 milliards de francs FCFA en 2018 contre 1 974,914 milliards de francs FCFA en 2017, ce qui correspond à une augmentation de 5,4%. L’augmentation du volume d’activités est soutenue par le nombre croissant de souscripteurs aux services financiers via la téléphonie mobile. En effet, les opérateurs ont développé des offres de services et ont organisé des campagnes promotionnelles qui ont encouragé l’utilisation des services financiers mobiles pour les opérations de rechargement de crédits et autres transactions électroniques. Le service financier mobile s’est accru de façon notable et les opérateurs de réseaux mobiles ont joué un rôle essentiel dans cette croissance. Avec ces services, l’argent mobile transforme considérablement les habitudes des consommateurs en matière d’accès aux services financiers, tout en offrant de nouvelles opportunités commerciales aux opérateurs. Le secteur du service financier mobile est animé au Bénin par Mobile Money et Moov Money. C’est donc une stratégie pour booster l’inclusion financière au Bénin. L’accroissement d’accès aux services financiers s’est poursuivi au début de l’année 2019. Selon le rapport de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), au premier trimestre l’encours des crédits dans les Systèmes financiers décentralisés (SFD) a enregistré une augmentation de (+6,1%). Pour rappel, l’inclusion financière est l’ensemble des dispositifs mis en place pour lutter contre l’exclusion bancaire et financière. Elle englobe toute une gamme de produits et services financiers et non financiers rendus accessibles aux populations pauvres. Elle permet aux populations pauvres de financer leurs activités, d’épargner, de subvenir aux besoins de leur famille et de se protéger contre les risques de la vie courante. La distribution de la gamme des produits et services financiers et non financiers sur le marché est assurée par divers organismes financiers : institutions de microfinance (IMF), coopératives, prestataires de micro-assurance, banques etc. Il est essentiel que ces distributeurs inscrivent leurs activités dans une démarche responsable et sociale pour remplir l’objectif premier de l’inclusion financière : lutter contre la pauvreté. De nombreux défis restent cependant à relever pour ces distributeurs : tout l’enjeu est de servir les intérêts des populations pauvres tout en assurant leur propre viabilité économique.