Dans le cadre de l’édition 2020 de la Journée internationale des femmes, la Banque mondiale a organisé une causerie-débat ce lundi 9 mars 2020 au siège de l’institution à Cotonou.
Félicienne HOUESSOU
Les échanges de cette rencontre se sont focalisés sur le thème : « Femme et accès aux services sociaux de base au Bénin ».L’année 2020 sera une année charnière dans la promotion de l’égalité des sexes dans le monde. De même que la communauté internationale, la Banque mondiale et ses invités ont fait l’exercice d’évaluation des progrès réalisés en faveur des droits des femmes, mais surtout des actions menées par l’institution pour accompagner le gouvernement béninois dans la lutte contre les inégalités du genre. Pour le spécialiste protection sociale de la Banque mondiale au Bénin, Saint-Martin Mongan-Agbeshie, les secteurs de l’éducation et de l’emploi sont fortement touchés. Cependant, il a avancé quelques chiffres sur la situation. Par rapport aux garçons, les filles abandonnent trop tôt l’école ; un tiers des femmes béninoises est exclu du travail rémunéré à cause des travaux ménagers ; 44% des femmes travaillent moins de 35 heures par semaines ; 20% d’entres elles travaillent sans salaire contre 10% pour les hommes. Lorsqu’elles sont rémunérées, elles le sont moins que les hommes).
Selon le dernier rapport du groupe de la Banque mondiale, intitulé ‘’How large is the gender dividend ? Measuring selected impacts and costs of gender inequality’’, le rattrapage des écarts de rémunération qui pénalisent les femmes tout au long de leur vie professionnelle pourrait procurer un dividende de 172 000 milliards de dollars à l’économie mondiale. Cette étude établit qu’en rémunérant les femmes au même niveau que les hommes, les gains en termes de richesse du capital humain seraient d’environ un cinquième à l’échelle de la planète et supérieurs à 50% pour les femmes. A l’en croire, Saint-Martin Mongan-Agbeshie, le chemin est long, les tests existent mais, l’application est encore loin. « L’indice de capital humain au Bénin n’est pas favorable pour les femmes. Il est de 0,40 pour les femmes et 0,41 pour les hommes. C’est-à-dire que la fille est à 40% de son potentiel. », a-t-il indiqué.
Des opportunités pour les filles et les femmes
Aucun pays n’est en mesure à ce jour, d’affirmer avoir atteint l’égalité des sexes. Bien que la situation de la plupart des femmes et des filles dans le monde évolue très lentement, le Bénin en collaboration avec la Banque mondiale a réalisé certains progrès. Les experts de la représentation de l’institution de Breton Wood, ont rappelé les différents projets déjà bouclés et ceux en cours d’exécution pour réduire les écarts entre les hommes et les femmes et, pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes filles. Au nombre de ces projets, Projet d’accès à l’eau potable en milieu rural et d’assainissement en milieu urbain (PEPRAU), Le projet d’Appui aux communes et communauté pour l’expansion des services sociaux (ACCESS), et Projet emploi des jeunes (PEJ). En effet, le PEJ a apporté une réponse au fossé entre les hommes et les femmes au niveau de l’insertion professionnelle. Afin d’orienter les femmes vers les métiers porteurs, le ciblage des bénéficiaires du PEJ a pris en compte 53% de femmes. 470 femmes ont été formées sur les métiers dans lesquels ce sont les hommes qui prospèrent. Les cours ont aussi porté sur l’égalité, les compétences de vie, l’affirmation de soi, et autres.
Par ailleurs, d’autres secteurs touchant les disparités sociales et juridiques qui défavorisent les femmes par rapport aux hommes ont été abordés. Entre autres, l’agriculture, l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, pour ne citer que ceux-là Rappelons que l’édition 2020 de la Journée internationale des femmes, a pour thème, « Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes ». Elle marquera plusieurs autres temps forts du mouvement pour l’égalité des sexes, entre autres, un cap quinquennal dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), le 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité, et le 10e anniversaire de la création d’ONU Femmes.