Le récent rapport de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) révèle que le degré d’accès des populations aux services financiers au Bénin a connu une hausse considérable entre 2017 et 2018. Une performance à la faveur des initiatives menées par les différentes parties prenantes pour créer les conditions favorables à l’inclusion financière dans le pays.
Félicienne HOUESSOU
La situation de l’inclusion financière dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est globalement améliorée au cours de l’année 2018. Les deux indicateurs retenus pour mesurer le degré d’accès des populations aux services financiers sont : taux global de pénétration démographique des services financiers, qui mesure le nombre de points de services disponibles pour 10.000 adultes ; taux global de pénétration géographique des services financiers, qui évalue le degré de proximité, c’est-à-dire le nombre de points de services disponibles sur une superficie de 1.000 km2. Le taux global de pénétration démographique des services financiers au Bénin a connu une hausse de 46 points. Il est passé de 69 points de services pour 10.000 adultes en 2017 à 115 points de services pour 10.000 adultes en 2018. D’une année à l’autre, le pays a enregistré le taux le plus élevé, suivi de la Côte d’ivoire (+25 points) et du Burkina (+19 points). En revanche, une diminution a été observée au Togo (-2 points), du fait d’un repli enregistré au niveau des points de services de monnaie électronique. De façon globale, les résultats obtenus laissent apparaître que les efforts consentis par les institutions financières dans le déploiement des points de services financiers se sont poursuivis en 2018 dans la plupart des pays de l’UEMOA. Une analyse des indicateurs d’utilisation des services financiers devrait permettre d’apprécier l’effet de cette hausse sur l’utilisation effective des services financiers par les populations.
Des performances sur la pénétration démographique
L’analyse de la BCEAO par pays fait ressortir une disparité géographique dans la disponibilité des points de services financiers. Le Bénin, avec 645 points de services sur 1.000 km2 en 2018, enregistre le taux le plus élevé de l’Union. Il est suivi de la Côte d’Ivoire et du Togo, dont la répartition géographique des points d’accès ressort respectivement à 293 et 259 points de services financiers sur 1.000 km2. La Guinée-Bissau, avec 5 points de services sur 1.000 km2, affiche une faible performance à ce niveau. « Cette situation s’explique principalement par l’augmentation des infrastructures de distribution des services de monnaie électronique au cours de l’année 2018. En effet, le taux de pénétration démographique des services de monnaie électronique a augmenté… Les établissements de monnaie électronique utilisent un réseau de distribution de proximité pour offrir leurs services, notamment les boutiques de quartier et les kiosques qui ne nécessitent pas un investissement lourd », indique le rapport. Ces performances pourraient être améliorées avec la géolocalisation des points de services, en vue d’un maillage exhaustif de l’UEMOA, et d’une meilleure satisfaction des usagers des services financiers. A cet effet, l’institution financière régionale a énuméré quelques défis à relever. Il s’agit notamment de la collecte et l’utilisation de données sur demande, au même titre que celles collectées sur l’offre, en vue d’appréhender la satisfaction des besoins des populations en produits et services financiers et l’absence d’un système de géolocalisation des points de services, qui devrait permettre de favoriser une meilleure visibilité sur la couverture du territoire par les institutions financières.