L’emploi et en particulier celui des jeunes occupe une place importante dans la politique de lutte contre la pauvreté. Mais le marché du travail absorbe difficilement la couche juvénile. D’où la nécessité pour les jeunes de se tourner vers l’entrepreneuriat afin de se prendre en charge.
Félicienne HOUESSOU
Les enjeux de la politique de l’emploi des jeunes au Bénin sont entre autres : garantir un emploi décent et stable ; réduire le secteur informel et favoriser la croissance inclusive. A l’instar de certains pays de la sous-région, le marché béninois de l’emploi est marqué par l’arrivée, chaque année, d’une forte proportion de demandeurs d’emploi, face à une offre d’emploi limitée. Les possibilités d’emploi au Bénin semblent chaque jour, se réduire et la situation de la jeunesse laisse à désirer. Selon l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (INSAE), seulement 7,9% des jeunes béninois bénéficient d’un emploi salarié. Une situation qui préoccupe plus d’un. Et, il urge de changer la donne. Le gouvernement, le secteur privé, les décideurs, les organismes de développement… tous, sont désormais engagés à encourager la jeunesse vers l’entrepreneuriat, gage de l’emploi indépendant. Cependant, le secteur est encore peu développé. Les créateurs d’entreprises ont du mal à résister aux obstacles, notamment : l’accès au financement, les services d’accompagnement et un plan d’affaire adéquat. Ainsi, la plupart des entreprises créées par les jeunes béninois à la quête de l’emploi indépendant, meurent avant même d’atteindre le quinquennat.
Lors d’une rencontre avec les jeunes chefs d’entreprises, les entrepreneurs et autres partenaires africains, Tony Elumelu indiquait que les jeunes entrepreneurs africains doivent considérer l’investissement privé comme la solution pour faire émerger les potentiels en Afrique. « Il n’y a pas de meilleur moment que maintenant pour être un entrepreneur. Nous devons avoir les capacités de nourrir notre continent. Donc il nous faut développer l’entreprenariat agricole, mais surtout en faveur des jeunes. Si l’agriculture venait à se moderniser, nous aurions des centaines de millions des jeunes qui pourraient entreprendre dans ces secteurs, prospérer et développer des affaires », laissait-il entendre. Pour le développement de l’économie béninoise, essentiellement fiscale, l’entrepreneuriat s’avère être la porte de sortie la plus prometteuse. Le gouvernement devrait donc redoubler d’effort dans son rôle de conduire les réformes de sorte à promouvoir la création des entreprises.