Depuis ce lundi 19 août 2019, les passagers du tronçon Akassato-marché Dantokpa vivent le calvaire. Pour cause, les conducteurs de taxis minibus assurant la liaison sont en grève pour une semaine.
Félicienne HOUESSOU
Aucun minibus de transport en commun en circulation ! Les cars des chauffeurs qui s’entêtent sont vidés de leurs passagers même si ceux-ci ne sont pas à destination. Une situation peu ordinaire dans les villes d’Abomey-Calavi et de Cotonou. Les usagers des minibus en partance d’Abomey-Calavi pour Cotonou sont en difficultés. Notamment les femmes qui se rendent au marché Dantokpa pour leurs activités et les fonctionnaires qui doivent rejoindre leurs bureaux tous les matins.« Depuis le matin, je suis au bord de cette voie de Kpota pour aller vendre au marché Dantokpa. Impossible de trouver un taxi. Comment faire pour nourrir mes enfants le soir ? », se questionne Hélène, une passagère. Un autre usager vient confirmer : « les taximen sont persécutés. Parfois c’est en voulant monter dans le véhicule que les gens crient : ‘’les policiers viennent, courez vite’’. Sur le chemin, ces même policiers viennent les arrêter et devant tous les passagers ils prennent de l’argent avant de laisser les pièces du véhicule ».Et pour cause, les conducteurs réclament la fin des tracasseries policières. Certains conducteurs confient qu’ils sont en permanence arrêtés par les policiers pour chargement de clients au bord de la voie. Un ordre qui viendrait du préfet de l’Atlantique/Littoral, alors que ces transporteurs ne disposent pas d’arrêt-bus sur le trajet. « La semaine dernière les policiers m’ont arrêté et ont pris les pièces du véhicule à cause de chargement hors parc. Je les ai suppliés en vain. Ils m’ont exigé une somme de 10.000 Fcfa avant de me laisser partir. J’ai dû descendre tous les passagers parce que je n’avais pas cette somme sur moi », indique un conducteur de minibus. Il poursuit : « de Calavi jusqu’à Dantokpa il n’y a pas de parc. Mais on nous demande de ne pas prendre les clients aux bords des voix. Cela fait 15 ans que je suis dans ce métier. Je fais assurance, visite technique et tout. C’est le gouvernement qui ne fait rien pour nous aider. Il y a seulement des mesures pour nous pourrir la vie. Tous les jours on nous attrape pour prendre de l’argent. Depuis trois jours ils nous pourchassent soit disant sur ordre du préfet »
L’identification des arrêts-bus exigée
A travers l’Association des chauffeurs du Littoral et de l’Atlantique, ces conducteurs ont lancé depuis ce lundi un mouvement de grève, qui va durer toute cette semaine du 19 Août. L’objectif c’est d’exiger entre autres des autorités préfectorales et de la police Républicaine, la libération des véhicules ‘’arraisonner’’, contrôlés ce weekend le long de l’axe Abomey-Calavi-Cotonou. « Il faut que tout le monde se rende compte de ce qui se passe. On nous rançonne, on nous maltraite et on nous dépouille des petits sous que nous gagnons », laisse entendre, Firmin, un conducteur. Ainsi, pour manifester leur mécontentement, ils ont décidé d’observer un arrêt de travail. Les conducteurs demandent la libération de tous les minibus en fourrière et l’identification des arrêts-bus afin d’éviter des tracasseries policières à cause des chargements ou déchargements sur la ligne.Conséquence, toute une flotte de minibus et leurs conducteurs sont en stationnement en face du centre de promotion sociale de la Commune d’Abomey-Calavi et de la résidence du maire de ladite commune.Plus de 102 bus étaient stationnés devant le centre de promotion sociale d’Abomey-Calavi dans la matinée de ce lundi.