Les sept grandes puissances économiques du monde ont invité l’Afrique à leur sommet qui se tiendra à Biarritz en France du 24 au 26 août 2019. A part l’agenda économique, la réunion se basera aussi sur la santé pour tous.
Issa SIKITI DA SILVA
« Les arguments économiques en faveur de l’investissement dans la santé sont simples: une population en bonne santé et productive est le moteur de la croissance économique, de la paix et de la prospérité aux niveaux national et mondial », affirme Yvonne Mburu, fondatrice et PDG de Nexakili, dans un blog intitulé ‘’Health in Africa: 5 priorités for the G-7 Biarritz Summit’’, publié ce lundi sur le site de Brookings Institution.
« À mesure que les pays se développent et que les performances des soins de santé s’améliorent, le retrait progressif des donneurs devrait être prévisible dans un cadre stratégique à long terme qui place les systèmes de santé nationaux sur la voie de la durabilité », indique-t-elle.
L’invitation de l’Afrique pour discuter sur les problèmes de la santé intervient dans un climat sombre où le continent est en train de faire face à des défis majeurs sanitaires, sociaux et économiques, lesquels il peine à surmonter faute de grands moyens, du manque de volonté politique et de crise de leadership.
« Le consensus mondial sur les soins de santé est de promouvoir l’accès universel à des soins abordables et de qualité – base de l’objectif de développement durable », souligne Yvonne Mburu, une immunologiste kenyane, co-présidente de la Fondation franco-africaine et membre du Conseil présidentiel pour l’Afrique.
« Cependant, dans de nombreux pays en développement, les progrès sont soit bloqués, soit en partie dus au fait que les mécanismes de financement existants sont fondamentalement mal alignés avec la Couverture de santé universelle » déplore-t-elle.
CSU africaine en difficulté
La couverture sanitaire universelle (CSU) signifie que toutes les personnes et toutes les communautés peuvent utiliser les services de santé promotionnels, préventifs, curatifs, rééducatifs et palliatifs dont elles ont besoin. Et c’est de qualité suffisante pour être efficaces, tout en veillant également à ce que l’utilisation de ces services n’expose pas l’utilisateur aux difficultés financières.
Cependant, pour la majorité des pays africains, les dépenses de santé sont largement en deçà de ce qui est recommandé. « Le financement de la santé dans ces pays passe habituellement par les programmes de santé financés par des organismes internationaux ou des associations humanitaires », constate le site l’Afrique des Idées.
« En l’absence de ces derniers, les dépenses de santé sont financées par la population au travers des paiements directs qui représentent environ 90% des dépenses de santé totales. Ces paiements directs représentent pour la majorité des ménages des dépenses catastrophiques, conduisant généralement à un renoncement aux soins », ajoute ce site.
Au Bénin, pays à faible revenu, la population est toujours dans l’attente d’un hôpital de référence internationale près de 60 ans après son indépendance.
En outre, faute d’accéder à des soins de santé publics adéquats dans les établissements de l’Etat, adéquats, les populations se sont tournées vers les établissements médicaux privés, qui pullulent dans le pays mais ne sont pas toujours à la hauteur des attentes du peuple.