Le dimanche 27 mai 2018, la Préfète du département de l’Atacora a mis sur pied le comité local d’intermédiation à Tanguiéta. Ce comité local qui est un démembrement du comité national dirigé par son excellence Patrice Talon, a pour mission de jouer le rôle d’interface entre les gestionnaires du parc de la pendjari et les populations à la base. L’objectif est donc de trouver un cadre d’échanges pour éviter les conflits éventuels.
Le parc national de la pendjari est résolument engagé en plein dans une ère de son développement intégral. Sur l’impulsion du Président de la République, Patrice Talon, une autre façon de faire est en vogue quant à la gestion de ce Parc. C’est ce qui a fait que ce parc a été confié à l’ONG African Parks network. Mais du coté des populations, c’est l’incompréhension totale. On a encore en mémoire, que le samedi des chasseurs de gibiers originaires de Tanguiéta ont eu à franchir la zone d’interdiction de la réserve de la pendjari. Du cout, les gardes faunes de l’ONG Internationale African Parks Network les ont suivi pour ramasser toutes leurs motos et les ont convoyées au siège de la police Républicaine de Toucountouna. S’en est suivi par la suite, une série d’affrontements entre les populations à la base et les gestionnaires du parc de la pendjari. C’est dans le but d’éviter à l’avenir ces genres de situation qu’il a été installé le comité local d’intermédiation placé sous la supervision de Lydie Chabi Déré NAH, Préfète du département de l’Atacora. Le comité ainsi installé est constitué de représentants de groupes interprofessionnels de chasseurs, de retraités du secteur de la sécurité, de pêcheurs, d’éleveurs, de producteurs, de guides touristiques, d’autorités communales et départementales et autres. ce comité a un cahier de charge bien défini et cela lui donne toute les prérogatives pour travailler avec l’agence nationale de promotion du patrimoine et de développement du tourisme (ANPT). Ce comité local de 13 membres présidé la Préfète de l’Atacora est donc un creuset d’échanges et d’analyse des préoccupations des différents acteurs. Un guide touristique rencontré à Natitingou et qui allait convoyé des touristes au niveau du parc de la pendjari s’est exprimé en ces termes sur le sujet : « C’est ce qu’on a toujours voulu. Trouver un creuset pour qu’on échange sur les problèmes, les préoccupations et voir dans quelle mesure des solutions peuvent être apportées à cela. Moi je n’aime pas le passage en force. C’est ce qui fait les gens se révoltent et ce que nous ne voulons pas arrive. Je remercie le Président de la République qui a compris qu’il faut aller vers ce genre de cadre d’échange pour qu’on puisse donner aux différents acteurs la parole et qu’ils expriment leurs préoccupations. Cela va nous éviter des crises, des affrontements ». Un autre acteur de la chasse rencontré à Tanguiéta sur le sujet a fait savoir que ce comité local est la bienvenue. « Plusieurs problèmes demeurent ici dans le secteur de la chasse. C’est surtout la collaboration avec les rangers recrutés par l’ONG African Parks network qui pose problème. On ne peut pas nous interdire de faire la chasse à la battue. Si on ne chasse pas, nos champs seront remplis des rongeurs. C’est cela qui nous permet de repousser ces rongeurs par exemple. En dehors de cela, chez nous ici, la chasse est une culture depuis notre bas âge. Il faudra que ce comité se penche sur ce genre de questions délicates pour qu’on n’arrive pas encore à des conflits éventuels. »
Nécessité de vite se pencher sur les questions qui fâchent
La gestion du parc de la pendjari doit se faire en tenant compte de certaines spécificités locales. C’est ce qu’à laissé entendre un sage et notable de la ville de Tanguiéta. « Il faut qu’on s’assoit, qu’on se parle, qu’on se comprenne, et qu’on prenne des décisions qui puissent être acceptées de tous. Si non, c’est à ce que nous ne voulons pas qu’on va assister. Moi j’approuve l’installation de ce comité local qui doit travailler vite et faire en sorte que les problèmes identifiés soit résolus un à un » a lancé ce sage sous anonymat. En tout cas, il va falloir s’asseoir vite et échanger sur les sujets brulants et c’est à travers cela que les acteurs vont contribuer au développement du parc de la pendjari. Le ventre affamé n’a point d’oreille dit-on souvent. Souhaitons bon vent au comité local installé par la préfète de l’Atacora.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise