Le Bénin a connu une instabilité légendaire de 12 années au lendemain de l’indépendance. De 1960 à 1972, 12 chefs d’Etat se sont succédés à la tête de l’ex République du Dahomey. De 1972 à l’historique conférence des forces vives de la nation, le régime marxiste-léniniste a eu le temps de montrer son incapacité à conduire le Bénin vers le développement. En effet, pendant 18 années environs, le régime dirigé par feu général Mathieu Kérékou n’a eu de cesse de sauter de réformes en réformes. Avec pour leitmotiv l’obéissance sans réclamation comme à l’armée, la gouvernance à cette époque était dictatoriale. Mieux, les dirigeants n’avaient pas pu mettre en place des politiques viables pour organiser le champ politique. Mais comme le béninois est très intelligent, il a suffi aux populations de se mettre à scander les cantiques de la révolution pour s’en sortir. Mais d’autres ont résisté et le général a fini par capituler en convoquant la conférence des forces vives de la nation en février 1990.
L’avènement au pouvoir de Nicéphore Soglo a annoncé l’ère du multipartisme intégrale. Sous la démocratie, le Bénin a réussi à montrer sa maturité en organisant des élections sans difficultés majeures. Mais il y a quelques mois, les réformes entreprises par le régime du président Talon ont fini de plomber l’atmosphère sociopolitique. Cela a même débouché sur des violences post-électorales. Loin de celles intervenues dans la partie septentrionale du pays en 1991, celles-ci ont secoué la capitale économique et d’autres communes du centre et du nord. La médiation des sages et du président de la République a réussi à convaincre les acteurs de ramener la balle à terre.
La charte des partis politiques et le code électoral ont été revus par les députés de la 7ème législature. Ce qui a permis aux deux listes soutenues par le président Talon d’être les seules à prendre part aux élections législatives du 28 avril 2019.
Toutefois, le dialogue politique a été relancé. Les acteurs de la classe politique ont échangé avec le président Talon et tout augure d’un retour au calme.
Falco VIGNON