De 1017 en 2017, le nombre de navires ayant accosté au port de Cotonou est passé à 1085 en 2018, soit une augmentation de 68 navires. Preuve que, progressivement le management belge est en train d’imprimer sa marque au poumon de l’économie béninoise.
Joël YANCLO
La reprise du trafic au port de Cotonou est une réalité. En 2018, 1051 navires de commerce et 34 navires non commerciaux, soit au total 1085 navires ont jeté l’encre dans les eaux maritimes du port de Cotonou contre 1002 navires de commerce et 15 navires non commerciaux en 2017. Cette évolution du trafic portuaire enregistre donc une augmentation de 68 navires de plus que l’année dernière. C’est ce que révèle une présentation du directeur général des affaires économiques, Aristide Mèdénou lors d’une séance d’échanges avec les acteurs du secteur privé pour l’amélioration du climat des affaires organisé par l’argentier national, Romuald WADAGNI, le jeudi 07 mars 2019 à Cotonou. Selon les dernières statistiques datant de février 2019, le port de Cotonou a clôturé l’année 2018 avec un tonnage total de 10,3 millions de tonnes représentant une augmentation de 10% comparé à l’année précédente. Les trafics en import sont d’une importance cruciale pour le port de Cotonou. Les produits les plus importés au port de Cotonou en 2018 sont les céréales dont le riz, les produits alimentaires et les hydrocarbures. Le taux de conteneurisation à Cotonou est relativement développé. Les dernières années, ce niveau reste assez stable. De tous les conteneurs qui entrent et sortent du port, environ 75% sont des conteneurs 20 pieds. Ceci s’explique par la nature des marchandises importées / exportées (produits alimentaires, riz, matériaux de construction, …). Le cargo divers représente 23% du tonnage total importé au port de Cotonou. Il s’agit surtout du riz en vrac, qui représente non seulement la majorité des produits dits “divers”, mais qui est également le premier produit importé au Bénin. D’autres produits considérés comme divers, sont par exemple les engrais, le poisson congelé en vrac, le fer, les lubrifiants et toutes sortes de matériaux (de construction ou autres). Le pourcentage de vrac liquide tourne autour de 13% du tonnage total manutentionné au port de Cotonou. Le vrac liquide comprend les hydrocarbures (produits pétroliers), l’huile végétale et le butane. Les hydrocarbures détiennent la 3ème place sur la liste des produits les plus importés au port de Cotonou. C’est un produit de transit important, surtout pour les marchés du Burkina Faso et du Mali. Le vrac solide ou vrac sec représente actuellement 9% du tonnage total traité à Cotonou. Le marché d’importation de vrac solide sert essentiellement la production du ciment au Bénin. Il s’agit notamment des produits de base pour les cimenteries : le clinker, le gypse, le laitier et le calcaire. Le matériel roulant comprend les véhicules de tourisme, les véhicules utilitaires, les tracteurs et remorques ; neufs, mais surtout d’occasion. En tonnage, les véhicules importés présentent 2% du trafic total en import. 90% des véhicules partent vers les pays voisins (surtout vers le Niger et le Nigéria). Des volumes limités sont importés à Cotonou pour être acheminés au Burkina Faso ou au Mali.
De l’exportation
Tout comme pour l’import, aussi au niveau des volumes en export, Cotonou peut montrer des hausses significatives. Le port est passé d’environ 600.000 tonnes en 2016, vers presque 875.000 tonnes en 2017 et l’année 2018 était encore plus importante avec un volume de 1,1 million de tonnes. Le coton est le principal produit d’exportation du Bénin. Le port ne traite pas seulement le coton béninois, également des volumes importants de coton burkinabè et malien passent par le port de Cotonou. La noix de cajou est la deuxième culture d’exportation du Bénin et en troisième position suivent les oléagineux (noix de karité, beurre de karité et graines de coton). Chaque port a vocation à alimenter son pays et les corridors de transit qui y sont reliés. Un port vise à connecter les pays sans littoral, qui n’ont pas d’accès direct à la mer. On appelle ces pays “l’hinterland”. Dans le cas du Bénin, le potentiel de son hinterland est important : le Niger, le Mali, et le Burkina Faso (et également le Tchad) sont de grands pays avec une population consommatrice en hausse. En 2018, 49% du trafic total au port de Cotonou était lié à l’hinterland. La dominance du marché nigérien saute aux yeux. En effet, Cotonou est considéré comme « le port naturel » du Niger.