Le Nigéria opte pour la consommation locale de sa production de tomates. Les importations de tomates concentrées seront bientôt bannies sur le marché nigérian d’ici la fin d’année 2019. C’est ce qu’a décidé le gouvernement nigérian. Le pays qui va subir les conséquences de cette mesure est le Bénin.
Abdul Wahab ADO
Impulser une production massive de tomates au Nigéria qui sera accompagnée en amont par un soutien aux producteurs. Tel est l’objectif visé par le gouvernement en décidant d’interdire sur son territoire les concentrés de tomates avant la fin de cette année 2019. C’est, Audu Ogbehle, ministre nigérian en charge de l’Agriculture qui a porté la nouvelle à l’opinion publique. « Le gouvernement a mis de côté 250 milliards de nairas par le biais de la Banque centrale du Nigeria (CBN) et la Banque de l’agriculture, ce qui sera débloqué sous forme de prêts pour les producteurs dans le cadre du programme Anchor Borrower Scheme», a fait savoir le patron de l’agriculture au Nigéria et rapporté par la presse locale. A côté de cette enveloppe financière, le ministre Audu Ogbehle a indiqué que l’exécutif poursuivra son appui au groupe Dangote qui possède la plus grande usine de transformation de tomate du continent dans l’Etat de Kano. Selon le ministre Ogbehle, la CBN a déjà accordé 1,3 milliard de nairas en faveur de la production de semences hydrides de tomates par la serre du groupe. En effet, cette mesure parait importante pour la première économique africaine qui est l’un des principaux importateurs mondiaux de concentrés de tomates. Car, en 2016, le Nigéria avait annoncé la fin des achats de concentrés de tomates qui se font majoritairement depuis la Chine, une mesure qui n’a pas été concrétisée dans les faits. L’application de cette mesure permettra d’atteindre les objectifs escomptés. Il faut rappeler que la première puissance économique en Afrique, qu’est le Nigéria est, premier producteur de tomate du continent (1,5 million de tonnes) perd plus de 45% de sa récolte en raison d’un système de gestion post-récolte catastrophique. Par ailleurs, cette mesure salutaire pour booster la production de la tomate aura des répercussions sur les commerçants qui interviennent sur ce marchant non négligeables. Les premières victimes sont les opérateurs économiques béninois. Ils sont donc invités à revoir leur stratégie commerciale avec le géant de l’Est. Le Bénin doit revoir donc sa politique agricole en cette période de réformes pour l’autosuffisance en tomates conformément à cette mesure du Nigéria.