En 2017, 53% du trafic total au port de Cotonou était lié à l’hinterland constitué de pays de la Sous-région qui n’ont pas accès à la mer.
Joël YANCLO
Chaque port a vocation à alimenter son pays et les corridors de transit qui y sont reliés. Un port vise à connecter les pays sans littoral, qui n’ont pas d’accès direct à la mer. On appelle ces pays « l’hinterland ». Dans le cas du Bénin, le potentiel de son hinterland est important et regroupe le Niger, le Mali, et le Burkina Faso ainsi que le Tchad, des pays avec une population consommatrice en hausse. Cet atout stratégiques du port de Cotonou lui permet de desservir non seulement le marché national, mais également celui régional. C’est alors qu’en 2017, 53% du trafic total au port de Cotonou était lié à l’hinterland constitué de pays de la Sous-région qui n’ont pas accès à la mer La dominance du marché nigérien saute aux yeux. En effet, Cotonou est considéré comme « le port naturel » du Niger. Le fait que le port de Cotonou ait remporté en 2018, pour la deuxième année consécutive le prix du « Meilleur port en transit des économies sous – régionales » (décerné par AGPAOC), témoigne des efforts entrepris par la communauté portuaire du Bénin, pour faciliter le transit des marchandises via le port de Cotonou. Toutefois, l’hinterland et la facilitation des corridors sont un sujet important dans la stratégie du Port Autonome de Cotonou. Le port de Cotonou a clôturé l’année 2017 avec un tonnage total d’environ 9,5 million de tonnes, dont environ 85% en import. Et, les dernières estimations annoncent pour 2018 avec un tonnage d’environ 10,3 million de tonnes, soit une augmentation totale de 9% par rapport à l’année précédente. Les trafics en import sont d’une importance cruciale pour le port de Cotonou. Les produits les plus importés au port de Cotonou sont les céréales (dont le riz), les produits alimentaires et les hydrocarbures. Le taux de conteneurisation à Cotonou est relativement développé. Les dernières années, ce niveau reste assez stable. De tous les conteneurs qui entrent et sortent du port, environ 75% sont des conteneurs 20’. Ceci s’explique par la nature des marchandises importées / exportées (produits alimentaires, riz, matériaux de construction, …). Le cargo divers représente un peu plus de 20% du tonnage total importé au port de Cotonou. Sous cette rubrique tombe un éventail de produits différents. Il s’agit surtout du riz en vrac, qui représente non seulement la majorité des produits dits “divers”, mais qui est également le premier produit importé au Bénin (conteneur + vrac). D’autres produits considérés comme divers, sont par exemple les engrais, le poisson congelé en vrac, le fer, les lubrifiants et toute sorte de matériaux (de construction ou autres).
Vrac liquide et solide et matériel roulant
Le pourcentage de vrac liquide tourne autour de 12% du tonnage total manutentionné au port de Cotonou. Le vrac liquide comprend les hydrocarbures (produits pétroliers), l’huile végétale et le butane. Les hydrocarbures détiennent la 3ème place sur la liste des produits les plus importés au port de Cotonou. C’est un produit de transit important, surtout pour les marchés du Burkina Faso et du Mali. Le vrac solide ou vrac sec représente actuellement +/- 10% du tonnage total traité à Cotonou. Le marché d’importation de vrac solide sert essentiellement la production du ciment au Bénin. Il s’agit notamment des produits de base pour les cimenteries : le clinker, le gypse, le laitier et le calcaire. Le matériel roulant comprend les véhicules de tourisme, les véhicules utilitaires, les tracteurs et remorques ; neufs, mais surtout d’occasion. En tonnage, les véhicules importés présentent 2% du trafic total en import. 90% des véhicules partent vers les pays voisins (surtout vers le Niger et le Nigéria). Des volumes limités sont importés à Cotonou pour être acheminés au Burkina Faso ou au Mali.
De l’exportation
Tout comme pour l’import, aussi au niveau des volumes en export, Cotonou peut montrer des hausses significatives. Le port est passé d’environ 600.000T en 2016, à presque 875.000T en 2017 et l’année 2018 sera encore plus importante avec un volume de plus de 1 million de tonnes. Le coton est le principal produit d’exportation du Bénin. Le port ne traite pas seulement le coton béninois, également des volumes importants de coton burkinabè et malien passent par le port de Cotonou. La noix de cajou est la deuxième culture d’exportation du Bénin et en troisième position vient le secteur du bois. Mais ce dernier est en train de disparaître à cause des restrictions nationales et internationales concernant l’exploitation des forêts.