Une vingtaine de sous-officiers, en provenance de différents pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prennent part, du lundi 28 février au 11 mars 2022, à un séminaire sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée.
Félicienne HOUESSOU
Face à la situation sécuritaire dégradée et ses conséquences, les pays riverains de la zone dite du « golfe de Guinée », qui comprend les 19 pays côtiers de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de la Communauté économique des États de l’Afrique Centrale (Ceeac) ont décidé d’agir. Plusieurs programmes, consolidés par de multiples initiatives sont en cours pour faire face à la piraterie au large du golfe de Guinée. Ainsi, l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) de l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer (Arstm) organise un séminaire de formation à l’endroit des forces de sécurité. Ce séminaire a pour but de mieux outiller les participants afin de leur permettre de contribuer avec efficacité, à la constatation des infractions de piraterie maritime, de vol à main armée et de trafics illicites, d’enquête et de gestion d’une scène de crime. Le thème de la formation est : « Exercice de la police en mer : cas du vol à main armée, piraterie maritime, des trafics illicites ».
Pour le directeur général de l’Arstm, Karim Coulibaly, l’espace maritime du golfe de Guinée est, depuis une quinzaine d’années, en proie à l’insécurité. « La piraterie, les vols à main armée à l’encontre des navires, les trafics illicites de tous genres en mer, la pêche illégale non déclarée et non réglementée (Inn), sont autant d’activités qui menacent la sûreté, la sécurité, en un mot, la stabilité et le développement économique des Etats riverains du golfe de Guinée », a-t-il indiqué. Quand on ajoute à cela, la montée du phénomène du terrorisme piloté par des groupes manifestants, qui pullulent dans le Sahel avec des projets d’extension sur les pays côtiers, Karim Coulibaly estime qu’il y a des raisons de s’inquiéter du devenir du secteur maritime et du développement économique en général des Etats de la Cedeao. C’est pourquoi il s’est réjoui de la tenue de cette formation qui vise, entre autres, à enseigner le régime pénal des différents espaces maritimes ; instruire sur les techniques de renseignement et de ciblage des navires à risque en mer, en rade et dans les ports ; renforcer le savoir-faire en matière de procédures et de techniques de visite à bord des navires ; enseigner les techniques de fouille des navires pouvant aboutir à la constatation de l’infraction. Il faut noter que ce séminaire s’inscrit dans le cadre du projet Swaims (Support to West Africa Integrated Maritime Security) de la Cedeao. Ce programme bénéficie d’une subvention d’un milliard de FCFA et permettra de financer 16 cycles de formation entre 2021 et 2024.