Le Fonds Monétaire International (FMI) a rendu public son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, vendredi 25 octobre 2024 à Washington DC. Le document a ressorti les taux de croissance économique des pays d’Afrique subsaharienne.
Abdul Wahab ADO
C’est un contexte de pressions économiques et sociales croissantes et de montée des tensions géostratégiques que souligne le FMI dans son rapport sur les perspectives économiques régionales. Dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), selon le rapport, le taux de croissance économique sera de 6,5% au Bénin en 2025 ; 4,4% au Mali; 7,3% au Niger; 5,8% au Burkina Faso; 6,4% en Côte d’Ivoire; la 5% en Guinée Bissau et 5,3% au Togo. Dans l’Union, en 2025, c’est le Sénégal qui connaitra une forte croissance, selon le Fmi. Le Niger sera la deuxième avec son taux de croissance et le Bénin, troisième.
Le rapport indique que la croissance économique dans la région de l’Afrique devrait rester modérée à 3,6 % en 2024, un taux inchangé par rapport à 2023, avec une légère hausse à 4,2 % attendue en 2025. Toutefois, cette croissance est encore insuffisante pour réduire significativement la pauvreté ou faire face aux nombreux défis de développement auxquels la région est confrontée.
Lors de la publication du rapport, Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, a rappelé l’ampleur des défis pour les décideurs politiques : « Les pays d’Afrique subsaharienne naviguent dans un paysage économique complexe marqué à la fois par des progrès et des vulnérabilités persistantes. »
Le dilemme est de savoir comment réduire les déséquilibres macroéconomiques dans la région, tout en finançant les objectifs de développement de leurs pays, notamment en matière de création d’emplois, de réduction de la pauvreté, et d’amélioration des infrastructures. « Les gouvernements doivent trouver un équilibre entre des réformes nécessaires mais difficiles et les attentes élevées de leurs populations en matière de développement », a déclaré M. Selassie. Il a aussi souligné que même si certains pays de la région figurent parmi les économies à la croissance la plus rapide au monde, d’autres, notamment les pays exportateurs de pétrole, continuent de lutter avec des taux de croissance plus faibles. En dépit d’une baisse progressive de l’inflation, les taux restent à deux chiffres dans près d’un tiers des pays de la région.
Des réformes urgentes
Le rapport du FMI recommande la prise de mesures urgentes pour réduire les vulnérabilités. L’une des priorités essentielles pour les gouvernements de la région, est d’adopter une politique économique adaptée à la taille des déséquilibres macroéconomiques tout en prenant en compte les contraintes politiques. Les pays présentant des déséquilibres élevés devront recourir à des réformes fiscales plus importantes et rapides, en raison de contraintes de financement particulièrement serrées. M. Selassie a précisé : « La nécessité d’un soutien financier international est la plus pressante pour ce groupe de pays ».
Le FMI recommande d’envisager un assouplissement de la politique monétaire, tout en reconstituant progressivement leurs réserves fiscales et extérieures. Cela permettrait de renforcer leur résilience face aux chocs économiques futurs, tout en maintenant un environnement de croissance stable. Les perspectives d’octobre 2024 du FMI, indique que si l’Afrique subsaharienne fait face à des arbitrages difficiles, la voie vers une croissance durable reste possible, à condition que les réformes soient bien calibrées.