Face à la montée de l’extrémisme violent dans la région ouest-africaine, les Chefs d’Etat de la Cedeao se mobilisent pour apporter des réponses adaptées. A Abuja, du 22 au 23 avril 2024, ils ont passé en revue la menace.
S.T.
Dans un contexte de défis croissants posés par le terrorisme sur le continent, et ce, en dépit des moyens déployés, les Chefs d’Etats africains réfléchissent sur les solutions efficaces à prioriser. C’est dans cet esprit que s’est tenu, du 22 au 23 avril 2024, le Sommet sur la sécurité en Afrique. Déroulé autour du thème « Renforcement de la coopération et des institutions régionales pour répondre à la menace évolutive du terrorisme en Afrique », ce sommet a offert une tribune pour examiner les défis actuels et explorer des solutions novatrices pour contrer ce fléau. Parmi les propositions discutées, la création d’une force militaire de réserve et une amélioration de la supervision des efforts de maintien de la paix ont été évoquées. Selon le Centre africain d’études stratégiques, les violences terroristes au Sahel et en Somalie ont représenté 77 % des événements violents signalés en Afrique en 2022. Président du pays d’accueil de cette rencontre, et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cedeao, le président nigérian, Bola Tinubu, a souligné la nécessité d’intensifier les efforts pour contrer la prolifération des armes légères. Il a également plaidé en faveur de la création d’un « Centre régional de lutte contre le terrorisme ». De son côté, le président togolais, Faure Gnassingbé, a insisté sur l’importance d’une coopération interétatique renforcée, mettant en avant la nécessité d’une synergie d’action entre les forces de défense et de sécurité ainsi que le déploiement d’institutions efficaces. Ce sommet intervient à un moment où l’Afrique est devenue « l’épicentre mondial du terrorisme », selon les Nations Unies. Des groupes affiliés à des organisations telles que l’État islamique et Al-Qaïda mènent des attaques terroristes au Sahel, en Somalie et au Mozambique, ciblant à la fois les civils et les militaires. Face à cette menace grandissante, plusieurs accords et opérations ont été lancés pour lutter contre le terrorisme sur le continent. En septembre dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT) ont signé un protocole d’accord visant à renforcer les efforts de la communauté dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent au cours des cinq prochaines années.