Nonobstant l’augmentation de la production agricole sur ces deux dernières décennies, le spectre de la faim demeure entier en Afrique du fait des conflits et crises divers qui entravent l’autonomisation du continent. Le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) en fait cas dans une analyse récente où il annonce un nombre important menacé par la faim entre juin et août 2024.
B.W.
« Environ 55 millions de personnes pourraient être en proie à la faim entre juin et août 2024 en Afrique centrale et de l’Ouest », révèle l’analyse de la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé de mars 2024 publiée par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS). Cette estimation est en hausse de 4 millions de personnes supplémentaires par rapport aux prévisions formulées par l’organisation en novembre dernier pour la même période. Elle est également 4 fois plus élevée que la moyenne enregistrée dans les deux régions au cours des 5 dernières années. Le CILSS explique que les défis économiques dans les pays d’Afrique occidentale et centrale, tels que les dévaluations monétaires, l’inflation, la stagnation de la production et les barrières commerciales, peuvent affecter la capacité d’accès des populations à la nourriture. Selon l’organisation, la situation est particulièrement préoccupante au Mali, où environ 2 600 personnes pourraient faire face à la famine, notamment dans le nord du pays, en proie à des conflits récurrents depuis août 2023. Les autres pays les plus vulnérables sont le Nigeria, le Ghana et la Sierra Leone. Margot Vandervelden, directrice régionale par intérim du Programme alimentaire mondial (PAM) en Afrique de l’Ouest, souligne : « Nous avons besoin que tous les partenaires s’engagent, adoptent et mettent en œuvre des programmes novateurs pour éviter que la situation ne devienne incontrôlable, tout en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte ».