La fabrication des tam-tams et des mortiers dans la commune de Bohicon est aujourd’hui, le gagne-pain de beaucoup de jeunes dont Louis Lihui. Héritant de cet art de son feu père, ce jeune passionné en a fait son métier principal.
Jules Daniel MAHOUTO (Correspondant/Zou-Collines)
Né en 1978 à Saclo (Bohicon), Louis Lihui a hérité de son feu père la fabrication des tam-tams et des mortiers. Après avoir abandonné l’école en classe de Cm2, il a commencé par l’assister dans cet art. Ainsi, il prit goût à ce métier. « Le métier de fabrication des tam-tams et des mortiers est pour mon grand père et, je suis né dedans. Lorsque j’ai abandonné l’école, j’ai commencé par travailler avec mon père. Je fabrique les tam-tams et les mortiers. Après, j’ai modernisé à ma manière la fabrication par des machines que j’ai créée par imaginations avec le concours d’un soudeur », a déclaré monsieur Louis. Parlant du processus de fabrication des tam-tams, Louis laisse entendre qu’il se sert des bois légers tels que, des bois de néré, de mérina, d’acajou et de bois blanc. Pour la fabrication des mortiers, il se sert des bois lourds comme ceux de nims, de ‘’kakè’’ et autres bois rouges, a-t-il rouge fait comprendre. Il fabrique toute sorte de tam-tams, a-t-il dit. Il s’agit entre autres, des tam-tams de Toba système, de Toba hanwé, d’Akonhoun, d’Agbotchébou, d’Agbadja, de gangan, de zinlin, d’Agbahoun, de houngan. Avec ce métier d’art, monsieur Louis Lihui a réalisé beaucoup de biens. Il cite en premier lieu la construction de son atelier en dur, sa grande maison à côté de son lieu de travail construite avec un grand château. Aussi, a-t-il parlé de la scolarisation de ses onze enfants grâce toujours à ce métier. « C’est ce métier qui me permet de faire face aux besoins de mes trois femmes qui m’accompagnent quotidiennement dans la commercialisation de ces objets que nous fabriquons », a-t-il ajouté. Poursuivant, il martèle que ce métier lui a aussi permis de disposer aujourd’hui d’une ferme et d’avoir également de plantation d’arbres. Monsieur Louis Lihui vit de métier de fabrication de tam-tam et de mortier avec ses trois femmes, nous, a-t-il fait savoir avec un regard de satisfaction et de fierté. Mais comme on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs, monsieur Louis nous dévoile ici les difficultés qu’il rencontre dans ce métier d’art qu’il aime avec passion. « Il y a trop de difficultés dans ce métier, car aujourd’hui, il faut parcourir assez de kilomètres avant de trouver de bois même si vous trouvez cette matière première, il faut l’autorisation des forestiers avant de s’enquérir », a-t-il affirmé. Il a aussi les difficultés liées aux bois de les transformer en tam-tam ou en mortier à travers les outils archaïques. Ce qui l’oblige à aller à la modernisation avec beaucoup de difficultés. Car, les moyens sont limités, a-t-il dit. Profitant de cette occasion, il lance un appel à toute personne de bonne volonté et surtout aux gouvernants de lui venir en aide pour pourvoir concrétiser la modernisation de son métier. Comme rêve, Louis Lihui souhaite que ses produits soient vendus à l’extérieur, puisqu’ ils sont aimés par les expatriés, fait savoir.