Les travailleurs moins qualifiés et les pays en développement risquent de connaître un fort déclin économique à mesure que le coronavirus progresse et que les activités économiques continuent de s’arrêter, a déclaré mercredi, le Département des affaires économiques et affaires sociales de l’ONU (UN-DESA).
Issa SIKITI DA SILVA
« Des millions de travailleurs risquent de perdre leur emploi, alors que près de 100 pays ferment leurs frontières nationales. Cela se serait traduit par une contraction économique mondiale de 0,9% d’ici la fin de 2020, voire plus, si les gouvernements ne fournissent pas de soutien du revenu et, contribuent à stimuler les dépenses de consommation », a souligné l’UN-DESA.
Ces terribles prévisions interviennent dans un climat de désolation socio-économique durant lequel l’économie chinoise, laquelle contribue près de 10% au Produit intérieur brut (PIB) mondial, va connaitre une croissance zéro en 2020.
Parallèlement, 3,3 millions de personnes ont fait une première demande d’allocations-chômage entre le 14 et le 21 mars aux Etats-Unis, selon les chiffres du Département du Travail des Etats-Unis, annoncés la semaine dernière.
En Afrique, un continent où le secteur informel contribue à de deux-tiers de son PIB, plusieurs observateurs ont déjà lancé un cri d’alarme sur la situation des millions de personnes, dont bon nombre sont moins qualifiés, risquent de plonger dans un ravin social catastrophique, à cause du Covid-19.
Pays en développement
Par ailleurs, le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU a également prévenu que les effets néfastes des restrictions économiques prolongées dans les économies développées, se répercuteront bientôt sur les pays en développement par les voies du commerce et des investissements.
« Une forte baisse des dépenses de consommation dans l’Union européenne et aux États-Unis réduira les importations de biens de consommation en provenance des pays en développement », a affirmé l’UN-DESA.
Dans ce contexte de ‘’mort soudaine’’, l’UN-DESA lance un appel pour la conception des plans de relance budgétaire bien conçus. Ces plans, selon l’ONU, vont donner la priorité aux dépenses de santé et soutenir les ménages les plus touchés par la pandémie.
« Des mesures politiques urgentes et audacieuses sont nécessaires, non seulement pour contenir la pandémie et sauver des vies, mais aussi, pour protéger les plus vulnérables de nos sociétés de la ruine économique et, soutenir la croissance économique et la stabilité financière », a déclaré Liu Zhenmin, sous-secrétaire général de l’ONU pour les affaires économiques et sociales.