Le bulletin mensuel de janvier 2020 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui vient d’être publié a fait le bilan économique du début de l’année 2020 et les conséquences de la fermeture des frontières du Nigéria.
A.W.A
Le mois du janvier 2020 a été rouge pour certaines économies des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Car, les principales matières premières exportées par les pays de l’UEMOA, sur la même période, les prix se sont inscrits en baisse pour la noix de cajou (-58,3%), le coton (-19,6%) et le café (-14,4%). En revanche, les cours sont orientés à la hausse pour l’or (+35,1%), le caoutchouc (+20,8%) et le cacao (+19,9%). S’agissant des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’Union, leurs cours sont ressortis en hausse en rythme annuel, de 8,7% en janvier 2020. Au Bénin, il a été enregistré une hausse du prix de l’essence vendue en vrac de 23,8%, induite notamment par la fermeture de la frontière nigériane a indiqué le bulletin mensuel de janvier 2020 de la BCEAO. Il faut noter qu’au plan de la politique monétaire, LA BCEO a maintenu les taux directeurs inchangés au cours du mois de janvier 2020. Selon le bulletin mensuel de janvier 2020, au niveau du marché monétaire régional, le montant moyen des soumissions sur le guichet hebdomadaire des adjudications est ressorti à 4.741,1 milliards en janvier 2020, contre 4.556,6 milliards un mois plus tôt, soit une hausse de 4,0%. Le montant moyen retenu au terme des adjudications est resté stable à 3.690,0 milliards en janvier 2020, par rapport au mois précédent. Le taux moyen pondéré sur le guichet hebdomadaire est ressorti à 3,26% en janvier 2020, contre 3,88% en décembre 2019. Sur le marché interbancaire de l’UEMOA, le volume moyen hebdomadaire des opérations, toutes maturités confondues, s’est inscrit en baisse de 19,0% pour s’établir à 469,3 milliards en janvier 2020. Le taux moyen pondéré de ces opérations est ressorti à 4,41%, contre 4,52% le mois précédent. Au titre du compartiment à une semaine, le volume moyen des opérations s’est fixé à 345,6 milliards en janvier 2020, après 433,4 milliards un mois plut tôt. Le taux d’intérêt moyen sur ce guichet s’est établi à 4,38% au cours de la période sous revue, contre 4,43% le mois précédent. Les données provisoires issues de l’enquête sur les conditions de banque font ressortir une légère hausse des taux d’intérêt débiteurs au cours du mois de janvier 2020. En effet, hors charges et taxes, le taux moyen calculé à l’échelle de l’Union s’est établi à 6,73% en janvier 2020, contre 6,47% en décembre 2019. Quant au taux moyen de rémunération des dépôts de la clientèle, il est ressorti à 5,45% au cours du mois sous revue, contre 5,51% relevé le mois précédent. L’indicateur du climat des affaires dans l’UEMOA est resté au-dessus de sa moyenne de longue période à 103,1 en janvier 2020, traduisant une perception optimiste des chefs d’entreprise sur l’évolution de la conjoncture dans l’Union. Par ailleurs, l’indice de la production industrielle a progressé de 6,6% en janvier 2020, en glissement annuel, après 5,0% en décembre 2019. Quant à l’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail, il s’est inscrit en hausse de 3,5% en janvier 2020. L’indice du chiffre d’affaires dans les services marchands est ressorti en hausse de 3,5%, en glissement annuel, en janvier 2020. Sur la base des données officielles, le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 0,8% à fin janvier 2020, après une réalisation de -0,5% le mois précédent. Le rebond du niveau général des prix est imprimé essentiellement par les composantes « Alimentaires » et « Logement » avec des contributions respectives de 0,3 point de pourcentage. La hausse des prix des produits alimentaires est essentiellement observée en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Pour la Côte d’Ivoire, il est noté un renchérissement des viandes (+9,2%), des poissons (+10,0%) et des féculents (+22,7%), en lien avec un approvisionnement insuffisant des marchés. Pour le Sénégal, la hausse est relevée pour le riz (+16,7%) et les produits de la pêche (+8,7%). Un redressement des prix des céréales a également été enregistré dans les pays sahéliens, en rapport avec la baisse de la production. S’agissant de la composante « Logement », son évolution en hausse s’explique par le renchérissement des combustibles solides (charbons de bois notamment) en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger et au Togo ainsi que du gaz au Mali. Le bulletin mensuel de janvier 2020 de la BCEAO a montré le vrai visage de l’activité économique des pays de l’Uemoa sur la période.