Le commerce de la viande de brousse est une activité qui a pris de l’ampleur ces derniers temps dans les localités de la cité des Nantos. Cette activité a le mérite de procurer aux chasseurs, beaucoup d’argent et beaucoup de profit. Que faire pour que les activités de chasse ne deviennent du braconnage ?
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
Le commerce de la viande de brousse est une activité que mène une grande partie des populations des localités comme Djougou, Copargo, Ouaké, Bassila, Natitingou, Ouaké, Kouandé, Tanguiéta, Matéri, Cobly, et Tanguiéta. C’est juste pour dire que la chasse est une activité pour laquelle les populations se préparent, prennent leurs dispositions. C’est une activité pour laquelle les jeunes s’achètent spécialement les chiens, les préparent et les entrainent à attraper du gibier dans la brousse. C’est en ces termes que s’est exprimé Séibou Issifou, chasseur professionnel, rencontré à Natitingou. Pour lui, la chasse est une activité obligatoire, sinon les gibiers vont nous envahir et brouter les produits des champs. » La chasse permet de repousser les animaux dans les lieux reculés, les lieux éloignés. Si on ne fait pas la chasse, on aura nos champs qui seront envahis par ces animaux de la brousse » at-il ajouté. Selon les investigations sur ce sujet, la chasse est désormais réglementée. Les zones de chasse sont bien définies, les lieux où l’activité doit être menée sont connus et bien limités. Les associations de chasseurs sont bien organisées pour éviter des problèmes avec les services des eaux et forets et chasse de leur localité. S’exprimant sur les raisons qui les poussent à mener cette activité, il a précisé ce qui les pousse à mener la chasse, viennent de leurs ancêtres. C’est une activité qui est menée depuis plusieurs années et cela fait partie de notre culture » a-t-il précisé. Abordant les conflits avec l’administration, il a souhaité que cela soit évité, car il a encore en mémoire, le combat entre les rangers du parc de la Pendjari et les chasseurs de Tanguiéta. » Franchement, il faut que cela soit évité cette année » a-t-il conclut.
L’aspect économique de la chasse
La chasse est une activité très sportive, elle permet à ceux qui la pratiquent, de fournir de la viande de brousse aux restaurants, aux hôtels, et en général à tous ceux qui sont des amoureux et des consommateurs de la viande de brousse, a fait savoir Jean Tchapo, jeune chasseur rencontré à Toucountouna. Pour lui, les chasseurs qui mènent cette activité, obtiennent en général, beaucoup d’argent. Par exemple, lorsque vous tuez une biche, il arrive que la biche soit vendue à 8000 F CFA ou 10.000 F CFA. Une perdrix simple peut être vendue à 2000 F CFA, un lapin de brousse peut se vendre à 3000 F ou 4000 F CFA. Et c’est ainsi pour les agoutis, les phacochères et autres. Bref, cette activité permet de gagner de l’argent et cela entretient les chasseurs dans les différentes communes, précise-t-il. C’est ce qui fait que les chasseurs se lancent sérieusement dans cette activité de chasse au jour le jour. » Nous devons espérer qu’il n’y ait pas de conflits cette année avec les rangers, car les conflits donnent lieu à des ravages, des actes de vandalisme, la violence, la brutalité, etc… Il serait bien que les uns et les autres prennent connaissance des dispositions de la loi nº 87-014 portant réglementation de la protection de la nature et de l’exercice de la chasse en République Populaire du Bénin. Cette loi portant réglementation relative à la protection de la nature et à l’exercice de la chasse, comprend 60 articles répartis en 4 titres, à savoir: Généralités, portant les différentes définitions, et les principes de base, l’indication des procédés et moyens de chasse interdits et les dispositions relatives à la détention et la cession des trophées et des dépouilles (I); Exercice de la chasse et des captures, avec la réglementation des relatifs permis nécessaires, de l’activité de guide. » Pour éviter les conflits il serait bien que cette loi fasse l’objet d’une sensibilisation avec les associations de chasseurs » a fait savoir Ibrahim Issa, membre d’une ONG opérant dans le domaine de l’environnement. Espérons que cette année, qu’on n’ait pas à faire à des conflits avec les rangers qui sont dans la zone du parc de la Pendjari.