Les résultats de la 4ème revue annuelle des réformes, politiques, projets et programmes de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa) de 2018 au Bénin, indiquent un record de performance jamais égalé dans aucun autre pays de l’organisation sous régionale depuis l’institution en 2013. Une audience a été accordée par le président Patrice Talon à la délégation de la Commission de l’Uemoa, hier, mardi 5 février 2019 sur les prouesses réalisées au Bénin.
Abdul Wahab ADO
Les belles performances de l’économie béninoise sont encore reconnues et saluées par l’Uemoa au terme de la 4ème revue annuelle des réformes, politiques, projets et programmes de l’organisation. Selon le président de la Commission de l’Uemoa, Abdallah Bouréïma, le Bénin a enregistré des performances importantes, des records jamais égalés au niveau de l’Union. « D’abord, en ce qui concerne le taux global de transposition et de mise en œuvre de différents chantiers de l’intégration qui portent sur trois domaines principaux : la gouvernance économique et la convergence, les réformes sectorielles et le marché commun. Sur toute cette réglementation, le Bénin a enregistré un bond de 16 points. C’est un record jamais égalé dans l’Union. Maintenant, par rapport à ces différents domaines, la gouvernance économique et la convergence, un domaine très important, il y a eu un bond de 20 points entre 2017 et 2018. Au niveau des réformes sectorielles, une avancée de presque 23 points ; on est parti de 12% de mise en œuvre de ces réformes en 2012 pour aller à 65% en 2016-2017 et aujourd’hui, on est à 83%. C’est un bond très important. Et bien sûr, le marché commun a enregistré également des avancées significatives notamment en matière de transposition et de mise en application de la législation fiscale aussi bien la fiscalité intérieure que la fiscalité de porte. Toutes ces évolutions positives ont eu des impacts importants d’abord au niveau de la croissance économique qui a repris. Elle était à un niveau de 4%. En 2016-2017, on s’est approché de 5,8-6% ; 2018, 6,8% et en 2019, la projection est de 7, 6%. Donc la croissance économique a vraiment bénéficié de ces réformes importantes dans les réformes sectorielles notamment au niveau du secteur primaire », a-t-il expliqué. Ensuite, le président de la commission de l’Uemoa a précisé : « le secteur primaire est important parce que c’est là où il y a la plus grande concentration d’activités économiques qui concernent nos concitoyens. L’agriculture, la pêche, l’élevage…il y a eu un bond de 88%. Ensuite, il y a eu un fort impact sur la mobilisation des recettes fiscales. Et puis, bien sûr les chantiers sur les réalisations physiques dans le pays qui concernent un montant d’investissements d’environ 40 milliards qui se déroulent dans les secteurs réels tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’énergie, mais aussi dans les secteurs sociaux à savoir l’éducation et la santé ». Il faut préciser que, l’audience a permis au président de la Commission de remettre le mémorandum qui a sanctionné la fin des travaux sur la revue annuelle des réformes, programmes, politiques et projets communautaires au niveau du Bénin au titre de l’exercice 2018. En effet, les performances qu’a enregistrées le Bénin dans l’espace communautaire sont imputables au leadership et au management du président Patrice Talon et du ministre de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni. Une performance qui fera école dans la sous-région et sur le continent africain.
« Nous avons établi un record au sein de l’UEMOA » dixit l’argentier national Romuald Wadagni
L’atteinte des résultats performants est le fruit du travail bien fait. « C’est un encouragement à continuer. C’est la deuxième revue du genre depuis l’arrivée au pouvoir du président Patrice Talon. En 2017, à l’issue de la première revue, les instructions du chef de l’Etat étaient très claires quand bien même les résultats à l’époque, compte tenu du contexte, étaient encourageants. Il a insisté pour que des efforts soient faits afin que la prochaine revue, celle qu’on vient d’achever, marque un vrai succès. Nous sommes très heureux de voir que, non seulement les instructions du chef de l’Etat ont été respectées mais nous avons carrément établi un record au sein de l’Uemoa. Le président de la Commission a donné les chiffres et a démontré que sur plusieurs chantiers, nous avons battu des records jamais réalisés par les pays dans la région sur une période d’un an. La deuxième chose que je retiens et qui nous encourage à continuer, c’est que ces différentes réformes ont contribué à la production de richesses. Elles ont contribué à une meilleure intégration économique de nos pays mais également à la production de richesse comme on le voit dans les différents taux de croissance que nous affichons. 2% en 2015 et 7,6% attendu pour 2019 que la Commission vient de confirmer. Quand vous avez des réformes qui marchent, qui sont reconnues, qui ont des effets directs sur l’amélioration des conditions de vie des populations, vous ne pouvez qu’être satisfait. Je voudrais aussi dire qu’une partie des travaux de la Commission a consisté à regarder également l’état de mise en œuvre des programmes et projets, des chantiers concrets sur lesquels la Commission met de l’argent pour appuyer le Bénin. Là encore, le président de la Commission a indiqué au chef de l’Etat que nos performances sont au-dessus de ce qu’on note dans la région en termes de pourcentage d’avancement des projets. Ça veut dire concrètement que ce sont des sujets qui concernent le cadre de vie, l’énergie, l’agriculture, sur lesquels nous faisons des progrès mieux que les pays de la sous-région pour changer les conditions de vie de nos populations, offrir à chacun des conditions pour créer plus de valeurs, plus d’épanouissement. C’est dur de faire les réformes mais quand vous les faites et que vous avez la reconnaissance de vos pairs, la reconnaissance indépendante de la Commission, vous voyez que ces réformes changent concrètement des choses et surtout qu’il s’agit de réformes structurelles. Ce sont des pas pour l’avenir. Il ne s’agit pas de petites mesures qu’on fait une année et qui disparaissent, il s’agit de réformes profondes, structurelles qui, durablement vont changer notre manière d’opérer et vont permettre d’accélérer et l’intégration économique et la production de richesse dans nos pays. On se donne rendez-vous dans un an pour encore battre des records en matière de transposition des décisions, directives et règlements, célérité pour exécuter les différents projets et programmes, convergence et réformes sur le cadre macro-économique, nous allons prendre le pari d’établir des records l’année prochaine », a confié le ministre de l’Economie et des finances.
Les autres défis pour l’avenir du président Patrice Talon
C’est une fierté totale pour le chef de l’Etat Patrice Talon et son gouvernement. A la sortie de l’audience avec le chef de l’Etat Patrice Talon, le président de la Commission de l’Uemoa a rapporté les propos de celui-ci.« Il y a eu certes des performances mais nos yeux, aujourd’hui, sont surtout tournés vers l’avenir parce que le chemin restant à parcourir est encore long dans la construction d’un avenir commun. Il y a les défis naturels, prévisibles qui sont liés à cette construction de l’avenir commun, la libre circulation des personnes et des biens, le défi de l’intégration sociale, la lutte contre la pauvreté… ce sont de grands défis que nous connaissons qui sont inclus dans nos différents programmes de développement au niveau des 8 pays. Aujourd’hui aussi, nous sommes confrontés à un autre défi pernicieux et nauséabond qu’est l’insécurité qui nous coûte sur le plan humain et qui nous coûte sur le plan financier. Nous devrons le combattre car ce n’est pas un défi qui est au rendez-vous des défis que nous devrons affronter dans le cadre de la construction d’un avenir commun », a soutenu le président Talon. Par ailleurs, il faut signaler que la revue au Bénin a connu une bonne implication de tous les acteurs, grâce à l’engagement personnel du ministre des Finances, et des rencontres préparatoires tenues entre les experts sectoriels des différents ministères avec ceux chargés des finances et en présence du président résident au Bénin pour faire le point des recommandations, de la revue 2017.A l’issue de l’évaluation, il ressort qu’en 2018, le Bénin affiche un taux de mise en œuvre des réformes de 80,2% contre 63,7% en 2017. Un record de performance jamais égalé dans aucun autre pays de l’Union depuis l’institution de la revue en 2013.