Acteur clé de la croissance économique au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), le secteur privé communautaire détient une part importante des crédits à l’économie au sein de l’espace. D’après les analyses de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), elle est estimée à 30% pour 400 entreprises.
S.T.
Dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une récente analyse de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) révèle que 400 entreprises détiennent près de 30 % des crédits à l’économie à fin décembre 2023. Cette concentration, bien qu’elle témoigne de la vitalité de plusieurs secteurs et des stratégies bancaires, expose le système financier aux risques associés aux grandes entreprises. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où les PME, qui représentent plus de 90 % du tissu économique et génèrent plus de 80 % des emplois, rencontrent des difficultés à obtenir des financements pour leur développement. Une analyse des crédits déclarés à la Centrale des risques bancaires de l’Union, dépassant les 10 millions de francs CFA, révèle que ce groupe d’entreprises, représentant moins de 1 % du tissu productif, contrôle 50,6 % des encours de crédits octroyés par plus de 130 banques opérant dans la zone à fin décembre 2023. La concentration varie significativement d’un pays à l’autre au sein de l’UEMOA. Par exemple, en Guinée-Bissau, les 50 principales entreprises en termes de crédits absorbent 58,1 % des crédits à l’économie, tandis qu’au Niger ce ratio s’élève à 50,4 %, et à 35,3 % au Mali. Les taux de concentration sont plus modérés en Côte d’Ivoire (25,2 %) et au Sénégal (26,6 %). Une analyse des engagements selon leur maturité révèle que les crédits à court terme dominent par rapport à ceux à moyen et long termes. À fin décembre 2023, les ressources à court terme octroyées aux 50 plus grandes entreprises utilisatrices de crédits bancaires représentaient 59 % contre 41 % pour les crédits à moyen et long termes.