Dans le débat du maintien ou non du Franc des Colonies françaises d’Afrique (Fcfa), le peuple togolais s’est prononcé. Au moyen d’une enquête conduite par Afro baromètre, il ressort que 66% des Togolais est contre cette monnaie tandis que 23% adhère au maintien contre 12% indécis.
Bidossessi WANOU
Deux Togolais sur trois (66%) affirment que le franc CFA profite plus à la France qu’aux pays membres de la zone franc et donc, il faut remplacer cette monnaie. Dans cet ensemble, une majorité (54%) dit même être « tout à fait » d’accord avec cette proposition de rupture avec cette monnaie qui selon eux, a aliéné l’Afrique. Mais prenant le contre-pied des précédents, 23% continuent toujours par avoir un faible pour cette monnaie. Pour eux, le problème de l’Afrique se trouve ailleurs et non dans cet outil d’échange commercial sur le marché de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Et pourtant, la grande majorité persiste et signe que le franc CFA sert plus à la France qu’aux pays qui s’en servent. A cet effet, ils préconisent carrément son abandon. Ce choix est largement partagé par toutes les couches de la population et notamment les plus riches et les plus éduqués. Plus les Togolais perçoivent les conditions économiques du pays ou leurs conditions de vie comme mauvaises, plus ils sont enclins à soutenir une sortie du franc CFA. Au vu des débats sur le franc CFA qui agitent depuis plusieurs années l’espace public africain et de la volonté des citoyens de s’affranchir de cette monnaie, il s’avère plus qu’important que la volonté des Etats d’Afrique de l’Ouest d’aller vers une monnaie commune de la CEDEAO se concrétise et permet aux populations de fermer un pan. Le rapport réalisé par Afro baromètre s’est appuyé au cours de l’enquête sur plusieurs critères notamment, l’âge, le sexe, les milieux de vie (urbain ou rural, le niveau de scolarité, universitaire, secondaire, primaire, instruction informelle et le niveau de pauvreté. Mais quel que soit le critère considéré, près de 60% de l’échantillon réfute le franc Cfa et préconise la substitution. Ils ont abordé la question du Fcfa sur l’un des angles suivant à savoir ; le franc CFA est un instrument de développement pour un pays comme le Togo et devrait être maintenu ou, le franc CFA profite plus à la France plutôt qu’aux pays membres de la zone franc comme le Togo et devrait être remplacé. Pour eux, le remplacement de cet outil colonial d’échange commercial détermine l’orientation future du Togo et plus, des autres pays qui ont en partage la monnaie. En clair, les Togolais croient savoir que leur pays va dans une mauvaise direction et que la situation économique actuelle du pays ou encore leurs propres conditions de vie sont mauvaises et la solution résiderait en partie dans le retrait pur et simple de leur nation de cette domination économique vielle de plus d’un demi siècle.