Après le Sénégal en 2017, la 18ème Conférence & Exposition annuelle de Cajou de l’Alliance du Cajou Africain (ACA) s’est ouverte, mardi 17 septembre 2024, à Sofitel Hôtel Cotonou. Avec plus de 100 délégués venus de divers pays, ce rendez-vous soutenu par l’Union Européenne, la GIZ, et bien d’autres, se concentre sur les approches transformatives du cajou africain pour un développement industriel et une croissance inclusive.
Sylvestre TCHOMAKOU
Culture de rente à fort intérêt économique grâce à ses trois parties principales : les noix, les pommes et les coques, l’anacarde reste peu au service de l’économie africaine avec moins de 10% de la production annuelle transformée au niveau local. Les 90% restant, étant exportés vers d’autres continents. Face à cette réalité qui peine à changer, les acteurs de la filière anacarde (gouvernements, PTFs, exploitants, etc.) ont engagé depuis hier, mardi 17 septembre 2024 à Cotonou, les réflexions pour inverser la tendance. Tenant lieu de 18ème Conférence mondiale de l’Alliance du Cajou Africain (ACA), ce rendez-vous qui se déroule autour du thème : « Bâtir les capacités pour une industrie du cajou africain durable », vise à réfléchir sur les obstacles à la transformation locale des noix de cajou, tout en proposant aux Etats, les solutions pour un succès continental de la filière. C’est, pour la ministre de l’industrie et du commerce du Bénin, Shadiya Assouman, l’occasion « d’identifier les aptitudes et compétences requises pour une industrie africaine durable du cajou ; d’évaluer les capacités actuelles et les lacunes en matière de performance au sein de l’industrie, et de mettre un accent particulier sur la politique d’interdiction totale des exportations de noix brutes et les différentes initiatives qui visent à soutenir la transformation de la noix de cajou en Afrique ». Pour l’autorité ministérielle, il est inconcevable qu’en tant que 1er producteur mondial de noix de cajou brutes avec plus de 2 millions de tonnes par an, l’Afrique ne puisse pas transformer ses produits.
« Aucune nation, aucun peuple ne peut valablement se développer ni tirer un maximum davantage de son secteur agricole en laissant sortir systématiquement ses produits bruts », a-t-elle soutenu tout en exhortant les délégués des différents pays à inciter le changement. Ce défi, va faire savoir Moussa do Rego, Président de l’Interprofession de la Filière Acajou (IFA-Bénin), est nécessaire pour permettre aux agriculteurs et populations africains de mieux vivre de leurs efforts. « Nous pouvons, va-t-il dire, non seulement bénéficier de valeur ajoutée, mais surtout sortir des millions de personnes de la précarité ».
Au nom du Président du Conseil International Consultatif du Cajou (CICC), André Tandjiékpon, Secrétaire exécutif du CICC a, tout en saluant les efforts des différents acteurs œuvrant à la transformation industrielle de la filière sur le continent, insisté : « Il n’y a que la volonté qui compte ». Heureux de l’effectivité de cette volonté au Bénin avec la construction de la Zone industrielle de Glo-Djigbé-Zè, sans oublier les mesures d’interdiction de l’exportation de la noix de cajou brute, « c’est un dispositif stratégique important qui fait beaucoup d’échos positifs au-delà du pays et rassurant de l’avenir du secteur africain du cajou qui passe impérativement par la conquête et la diversification des marchés avec des produits transformés, prêts à la consommation. A noter que pour ces trois (03) jours de réflexions, c’est au total, 09 thématiques qui seront développées. Dans le but de montrer aux participants la dynamique du Bénin en matière de transformation locale des matières premières, il est prévu une visite sur le site de la GDIZ.