Le poids du secteur informel au Bénin est important dans l’économie. Selon les résultats de l’Enquête Régionale Intégrée sur l’Emploi et le Secteur Informel (ERI-ESI) de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae), les activités économiques contribuent à la création de 79,4% des Unités de production informelles (UPI), soit un total de 1 742 305.
Abdul Wahab ADO
Les résultats de l’enquête de l’Insae 2019, pour déterminer le poids du secteur informel dans l’économie nationale, révèlent qu’un total de 1 742 305 unités de production informelles existe au Bénin. Ces UPI se répartissent comme suit 28,3% dans l’industrie et utilisent 48,1% de la main d’œuvre, 41,8% dans le commerce avec 28,7% de main d’œuvre, et 29,9% dans les services avec 23,1% de la main d’œuvre. Dans le secteur informel, cinq activités principalement contribuent à la création de 79,4% des UPI et 72,1% de la main d’œuvre dans ce secteur. Il s’agit de l’activité de fabrication dans l’industrie avec 24% des UPI et 38,4% de la main d’œuvre ; l’activité du commerce en détail 30,4% des UPI et 14,2% de la main d’œuvre, l’activité du transport 6,7% des UPI et 1,3% de la main d’œuvre ; l’hébergement et la restauration 12% des UPI et 9,7% de la main d’œuvre, et des « Autres activités des services tailleurs, pressing, coiffure, réparations de biens domestiques, pour ne citer que celles-là, representent 6,4% des UPI et 8,5% de la main d’œuvre. Il faut noter que le secteur informel se caractérise généralement en Afrique par une grande précarité des conditions d’activité : les locaux inadaptés, non accès aux principaux services publics (eau, électricité téléphone). L’enquête a permis de montrer que la situation n’a pas changé. Les unités de production informelles fonctionnent dans des conditions d’hygiène déplorable, notamment dans le secteur du commerce. Il faut également remarquer que très peu d’UPI disposent de système d’évacuation des déchets (8,5%). La situation est plus déplorable en milieu rural (3%), même à Cotonou (31%), elle n’est pas si meilleure. Par rapport au secteur, l’absence de système d’évacuation est plus prononcée dans l’industrie (6%). De même, la disponibilité de WC ou des latrines est également faible (16%) tant en milieu rural (8,2%) que dans le service (13,6%), l’industrie (14,1%) à Cotonou. Il n’existe que 41% des UPI qui possèdent de latrines. Les résultats de cette enquête de l’Insae montrent qu’un peu plus de deux UPI sur dix (21,8%) sont éclairées à l’électricité. Les UPI du milieu rural sont moins éclairées (10,2%), ainsi que celles du secteur de l’industrie (20,3%) et du service (20,4%). A Cotonou 53,4% des UPI sont éclairées à l’électricité. L’accès à l’eau potable est très faible. Ce taux d’accès est de 15,1%, notamment en milieu rural (10,9%) et avec peu de différence significative, selon le secteur d’activité. En effet, les résultats de l’enquête ont permis de connaitre l’ampleur des difficultés des unités de production informelles, de déterminer le poids du secteur informel dans l’économie nationale, d’analyser les contraintes et les opportunités du secteur informel. Par ailleurs, une unité de production peut être définie comme un département où se déroule une action de production. Par exemple, au sein d’une entreprise sidérurgique, on peut distinguer les unités de production des produits longs et les unités de production des produits plats.