En sa qualité de président du Conseil des ministres statutaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa), Romuald Wadagni, ministre de l’Economie et des Finances du Bénin, a présenté le bilan des performances économiques de l’Union aux Chefs d’Etat et de Gouvernement, vendredi 12 juillet 2019 à Abidjan. Ceci, dans le cadre des assisses de la 21ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uemoa.
Il a été le premier à prendre la parole. Romuald Wadagni, ministre de l’Economie et des Finances du Bénin et président du Conseil des ministres statutaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) a dans son allocution, situé le contexte de cette 21ème conférence qui s’est ouverte au lendemain de la commémoration du 25ème anniversaire de l’UEMOA. Il a, à cet effet, salué « la vision éclairée des Pères Fondateurs de notre Union qui ont convenu de bâtir un espace de prospérité et de progrès, sur le fondement de la solidarité entre nos peuples et de la complémentarité». Faisant ensuite le bilan des performances économiques de l’Union, le président du Conseil des ministres a relevé que l’activité économique est demeurée dynamique en 2018, affichant la barre de 6,6% en 2018. Cette performance, a-t-il souligné, est imputable au renforcement de la production agricole et à la bonne tenue des activités dans tous les secteurs. Le ministre Wadagni a toutefois indiqué que le défi majeur de l’Union reste la convergence des économies au regard du respect des critères retenus dans le cadre du mécanisme de surveillance multilatérale. « Grâce à un bon approvisionnement des marchés en produits alimentaires de grande consommation, le niveau général des prix a connu une hausse modérée. Le taux d’inflation de l’Union est ressorti en moyenne à 0,9% en 2018 contre 1,1% en 2017. Le profil des finances publiques révèle des efforts de consolidation budgétaires dans tous les Etats membres de l’Union. Le déficit budgétaire base engagements, dons compris, a ainsi reculé de 0,3 points de pourcentage en s’établissant à 4,0% du PIB en 2018 », a relevé Romuald Wadagni.
A la veille de l’échéance de 2019, fixé par le Pacte de stabilité de croissance et de convergence, le Conseil des ministres a engagé des réflexions sur l’évaluation des critères au regard des enjeux des Etats notamment en matière prise en charge des dépenses de sécurité et de mise en place d’investissements structurants visant à soutenir la croissance. « Pour atténuer les risques liés à ces financements, le Conseil des Ministres a, au cours de sa session de juin 2018, arrêté des orientations de politique économique des Etats membres en vue de préserver la viabilité de la dette publique au sein de notre espace communautaire. Le Conseil a également adopté un plan d’actions pour accroître la mobilisation des recettes fiscales dans la zone », a inidqué l’argentier national pour qui, les efforts se sont poursuivis en 2018, dans le cadre de la mise en œuvre des grands chantiers concourant à l’approfondissement du processus d’intégration économique.
Ainsi, les résultats de la Revue des réformes, politiques, programmes et projets communautaires en 2018 indiquent que des progrès appréciables ont été réalisés dans tous les Etats membres dans la mise en œuvre des textes communautaires. Le taux global de mise en œuvre des réformes au sein de l’Union est de 69% en 2018 contre 62% en 2017, soit une augmentation de 7 points de pourcentage.
79 structures d’appui et d’encadrement des PME sélectionnées
Au titre de l’approfondissement du processus d’intégration financière, la Bceao a, au cours de l’année, renforcé ses actions en faveur de la diversification des produits et mécanismes de financement des économies de l’Union. A en croire le bilan fait par Romuald Wadagni, la Bceao a procédé au lancement du dispositif de soutien au financement des PME/PMI dans chacun des Etats membres de l’Union, en relation avec les ministères de tutelle concernés. Ainsi, 79 structures d’appui et d’encadrement des petites et moyennes entreprises ont été sélectionnées pour accompagner, en amont, ces entreprises à satisfaire les conditions d’éligibilité et suivre leurs activités après l’obtention du financement. La banque centrale a également œuvré pour la consolidation de la stabilité financière dans l’Union. A ce titre, « elle a créé un Comité interne de politique macroprudentielle, chargé de la définition et de la mise en œuvre opérationnelle de cette politique, à travers la détection, l’évaluation, la gestion et la maîtrise du risque systémique ».
426,8 milliards FCFA de concours de la Boad
Au titre des activités de financement, les concours de la Boad en faveur des Etats membres se sont établis à 426,8 milliards, dont 74% au secteur public. « En plus de son accès au marché financier international, la coopération entretenue avec les partenaires au développement lui a permis de signer de nouvelles conventions d’emprunts d’un montant de 308 milliards », a indiqué le président du Conseil des ministres de l’Uemoa. Par ailleurs, la Boad a poursuivi ses activités orientées vers la promotion de la finance climat. Ceci a permis, entre autres, l’approbation définitive par le Fonds d’Adaptation (FA), du Projet régional de promotion d’une agriculture climato intelligente en Afrique de l’ouest, dans cinq pays (Bénin, Burkina Faso, Ghana, Niger et Togo), pour un montant de 14 millions de dollars US. La Banque a également mobilisé des ressources auprès du Fonds Vert pour le Climat afin de financer des études de projet.
3ème Compartiment de la Brvm dédié aux PME
Pour accroître l’attractivité du marché financier régional, le Conseil des ministres de l’Union, dans le cadre de l’opérationnalisation du 3ème Compartiment de la Brvm dédié aux PME, a ramené à 10 millions FCFA, le capital social minimum requis des entreprises souhaitant faire appel public à l’épargne sur le marché financier. En effet, le seuil de 100 millions retenu par l’Acte Uniforme de l’OHADA pour l’inscription en bourse des entreprises est apparu comme pouvant être un frein au financement des PME. Le Conseil régional de l’épargne et des marchés financiers (Crepmf) a, en outre, finalisé le cadre réglementaire de la bourse en ligne. Cette évolution majeure, entrée en vigueur au 1er janvier 2019, vise à démocratiser l’accès au marché financier et renforcer l’inclusion financière dans un contexte marqué par le développement rapide des Fintech. « Pour relever les importants défis auxquels font face nos économies, les Etats membres de l’Union devront poursuivre le renforcement du marché commun et le développement des infrastructures indispensables pour l’industrialisation de nos pays », selon le ministre Wadagni qui indique que le maintien d’un climat social apaisé et une meilleure coordination des efforts dans la lutte contre la radicalisation, le terrorisme et les conflits armés seront déterminants pour la promotion du développement des pays de l’Union.