Réunis à Lomé (Togo) du 5 au 8 novembre, les ministres des Transports des pays membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont examiné plusieurs solutions ayant trait aux coûts élevés du transport aérien, au renforcement de la sécurité aérienne régionale et autres mesures visant à améliorer le secteur. Des commissaires de la CEDEAO ont également pris part à la rencontre.
Bidossesi WANOU
« Les coûts prohibitifs des voyages aériens en Afrique de l’Ouest constituent un frein au commerce intra régional et à l’intégration. Il est impératif d’aligner nos taxes sur les standards internationaux pour rendre le transport aérien plus compétitif et accessible », a confié Sédiko Douka, Commissaire de la CEDEAO en charge des Infrastructures, de l’Énergie et de la Digitalisation durant cette rencontre. Les gouvernements des Etats l’ont compris et ont décidé d’agir. C’est pourquoi, à cette rencontre de Lomé, il a été décidé de la mise en œuvre de politiques communes pour réduire les coûts des voyages aériens qui s’avèrent élevés dans la CEDEAO comparativement au reste du monde. Pour cause, les taxes, redevances et frais représentent près de cinquante pour cent (50 %) de la valeur d’un billet d’avion en Afrique de l’Ouest. « L’objectif poursuivi est d’harmoniser, par le biais d’un Acte Supplémentaire régional, ces charges conformément aux normes internationales définies par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI)». Ceci, par suite des directives émises par l’Autorité des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO lors de leur 65e Session Ordinaire en juillet 2024, appelant à des actions décisives pour abaisser les coûts du transport aérien et améliorer l’accessibilité pour les citoyens ouest-africains. Ministre des Travaux Publics et des Infrastructures de la République du Togo, Sani Yaya en procédant au lancement des travaux, a invité à une collaboration régionale accrue.
A l’en croire, l’harmonisation des redevances aériennes et le renforcement des mesures de sécurité encourageront des investissements essentiels, stimuleront le tourisme et renforceront la coopération économique entre les États membres. Dès lors, les ministres sont mobilisés pour l’élaboration d’un cadre régional unifié visant à amoindrir les tarifs aériens et rendre ce mode de transport plus accessible à plus de citoyens de la Zone. A cet effet, ils misent surtout sur la suppression de toutes les taxes jugées non conformes aux recommandations de l’OACI et la réduction de 25 % des redevances liées aux passagers et à la sécurité. Il est attendu que tous les Etats membres de la CEDEAO sont intrus à l’effet de rentre applicable d’ici le 1er janvier 2026 cette décision avec la mise en place d’un Comité de Suivi pour superviser le processus de réduction des coûts. Cette mesure renforcera la libre circulation des biens et des personnes pour une meilleure intégration. Après le démarrage effectif de la mesure dès le 1er janvier 2025, une période transitoire d’un an est accordée aux États membres pour mettre en place les dispositions budgétaires et législatives utiles à l’harmonisation des tarifs. Aussi, la CEDEAO a promis appuyer les Etats en mobilisant des moyens financiers destinés à des projets nationaux, l’établissement d’un Comité de Surveillance régional chargé de veiller au respect des engagements, ainsi que la création d’une société régionale de leasing d’avions et d’un centre régional de maintenance, destinés à réduire les coûts pour les compagnies aériennes opérant en Afrique de l’Ouest.