Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (Giaba) et la Cellule nationale de traitement des informations financières du Bénin (Centif-Bénin) organisent du 25 au 27 février 2020, un atelier national sur la lutte contre les transports physiques transfrontaliers des espèces et des instruments négociables au porteur. La cérémonie d’ouverture a eu lieu hier à la salle Toffa 1er de Bénin Royal Hôtel de Cotonou.
Abdul Wahab ADO
« La douane étant un maillon essentiel de la lutte contre la fraude et la contrebande en général, l’atelier vient à propos en ce sens qu’il contribuera à la mise en œuvre effective des mesures préventives et des techniques de contrôle des transports physiques transfrontaliers illicites d’espèces et d’instruments négociables dans nos frontières ». C’est en ces termes que le secrétaire général de la Centif-Bénin, Serge Houédanou, représentant le président de la Centif Bénin, a renseigné sur le bien-fondé de cet atelier de trois jours au profit des membres de l’administration douanière du Bénin. A en croire Serge Houédanou, la tenue de ces assises renseigne aussi sur l’engagement du président de la Centif-Bénin à lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à travers la répression des activités illicites et criminelles.
Le responsable de la répression criminelle du Giaba, Konan Djaha, représentant du directeur général, lors de son allocution à la cérémonie d’ouverture de cet important séminaire a fait un exposé approfondi des faits qui justifient la détermination des deux structures à renforcer les dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. « Le transport physique d’argent liquide à travers une frontière internationale est l’une des formes les plus élémentaires de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme… Malgré le développement croissant des nouvelles méthodes de paiement dans les économies même les plus développées, les espèces restent toujours un moyen de règlement important dans le monde entier, avec une circulation estimée par une étude menée par le Groupe d’action financière (GAFI) à 4 000 milliards de dollars et entre 46 % à 82 % de toutes les transactions dans tous les pays », a-t-il annoncé d’entrée de jeu. Un peu plus loin, Konan Djaha a confié : « De même, l’argent liquide est encore largement utilisé dans l’économie criminelle. Dans de nombreux cas, même lorsque les produits d’un crime sont initialement générés sous forme électronique (comme le vol de fonds d’un compte bancaire), les criminels choisissent de retirer les fonds d’un compte bancaire en espèces, de les transporter dans un autre pays et de les verser sur un autre compte afin de rompre toutes pistes d’enquêtes ou de traçabilité ». Ainsi donc, c’est fort de ces réalités que le Giaba, en application des recommandations du Gafi, a souhaité accroître la compréhension des acteurs et parties prenantes, notamment ceux en charge des contrôles aux frontières des mouvements de l’argent liquide, sur la nature des procédés criminels de son exploitation à des fins de blanchiment de capitaux ou d’infractions connexes, a souligné Konan Djaha.
Pour Serge Houédanou, la douane étant un maillon essentiel de la lutte contre la fraude et la contrebande en général, l’atelier vient à propos en ce sens qu’il contribuera à la mise en œuvre effective des mesures préventives et des techniques de contrôle des transports physiques transfrontaliers illicites d’espèces et d’instruments négociables aux frontières du Bénin.
Dans son mot d’ouverture, le colonel des douanes Amoussou Ménacon, représentant le directeur général des douanes et droits indirects, tout en reconnaissant la pertinence et l’opportunité de cet atelier, a salué les cadres du Giaba et de la Centif-Bénin pour cette initiative qui vient répondre à un besoin de l’administration douanière. Il a par ailleurs invité ses collègues y participant à être à la hauteur des attentes placées en eux à la fin de cet atelier.
La tenue de cet atelier est le signe évident de la détermination du président de la Centif-Bénin à lutter efficacement contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Il est à noter que les douaniers ont répondu présents à cet atelier et l’intérêt qu’ils portent aux travaux a renseigné sur leur volonté de travailler plus dans le sens de la lutte contre le transport illicite des capitaux. Ce qui constitue, une fois encore, la preuve que le Bénin est résolument engagé dans la prévention et la répression des activités illicites et criminelles. En effet, pendant les trois jours, des communications seront présentées aux participants. Les recommandations qui seront issues de ces assises au soir du 27 février 2020 permettront de renforcer le dispositif sécuritaire et de contrôle au niveau des frontières béninoises.