La digitalisation des services bancaires a des conséquences diverses sur l’évolution des structures et les services qu’ils offrent. A travers une tribune libre parvenue à notre rédaction, …., opine sur le sujet. Lire ci-dessous, l’intégralité de sa tribune libre.
Cette semaine a continué d’être riche en information et apprentissage grâce à nos échanges avec les #banques, #SFD et autres établissements financiers. Mon analyse sera basée sur ces échanges mais particulièrement sur un terme que je viens d’apprendre : l’#Afterbanking.
Pour ne pas faire de publicité, je ne mentionnerai ni le nom de l’auteur, ni son employeur mais vous pourrez le trouver très facilement si tel n’est pas déjà le cas…
Ce terme « #Afterbanking » a une connotation qui fait penser à une ère « post banque ». L’auteur pourrait nous dire que ce n’est qu’une terminologie mais…. En plus de cela, son récit me pousse à embrayer en revenant sur les temps forts de l’histoire de la Banque jusqu’à cette révolution que nous vivons.
Autour de 1952/53, un premier gros changement est apparu dans l’industrie bancaire avec l’ « ère du Mainframe ». Ce changement est apparu avec l’introduction de la technologie pour le traitement des chèques. Ce changement technologique a entraîné la création des numéros de comptes bancaires. Auparavant, les détenteurs de compte avaient des fiches dans les agences et ne pouvaient faire de transactions que dans leur agence.
Le deuxième changement important est survenu avec l’ « ère du self service » avec l’automatisation des processus, l’introduction des Guichets automatiques (ATM…).
Aujourd’hui, les avancées technologiques nous ont fait entrer dans l’ « ère de l’expérience ». Cette ère, initiée par le changement dans les habitudes de consommation et les avancées technologiques, remplace le besoin de produits bancaires par l’expérience du service.
Malgré l’introduction de la technologie au cours de toutes ces évolutions, les 3 principes de base de la banque sont restés les mêmes et le resteront : la possibilité de faire des paiements, la possibilité de conserver de l’argent et la capacité de faire du crédit. Quelles que soient les évolutions, cela restera et la Banque restera toujours la #Banque. Sûrement plus dans la même structure, mais toujours la Banque. Je ne suis donc pas de l’avis du promoteur du terme #Afterbanking.
Je rejoins cet auteur sur le retard pris par les acteurs bancaires actuels. Ces banques, établissements financiers et même les entreprises de carte de crédit (Visa, Mastercard…) font plutôt de l’itération de leur produit. Comme exemple, les banques procèdent aux développements de site Internet, d’Application pour remplacer les agences bancaires se disant « go fully digital » car c’est le besoin du moment selon elles. Les relais des compagnies tel que Visa, Mastercard dans nos sous-régions ont pour discours que la carte devient maintenant virtuelle. Et pour eux, la solution est toute donnée.
Il serait avantageux pour ces derniers de suivre le modèle des compagnies de téléphonies avec le Mobile Money dans le mode de pensée soit : « le principe de la refonte » ou « First design thinking (en anglais) ». Il s’agit de repenser complètement l’usage ou plutôt, l’utilité de la banque pour le client final. De nos jours, le client vit une expérience de service et non une expérience de produit.
Il veut bénéficier de l’utilité des services bancaires mais pas comme un produit, ni avec les processus, la structure et les canaux actuels. Il passe du produit de carte bancaire (débit ou crédit) à l’expérience du paiement mobile. Il veut pouvoir profiter de l’utilité d’une banque via une expérience optimisée.
Les technologies comme l’intelligence artificielle, la blockchain… poussent à l’atteinte d’expérience de plus en plus détaillée et spécifique à chaque client, utilisateur.
Les FinTechs ne sont donc pas simplement une couche supplémentaire sur les activités bancaires actuelles mais plutôt une refonte, une redéfinition des services financiers. Les #banques ont donc 3 options : coopérer, racheter ou copier les FinTechs.
Pendant ce temps, la @BCEAO et la @BEAC devraient impérativement se rapprocher des #FinTechs pour développer des outils leur permettant d’automatiser leur processus de réglementation, de contrôle dans ce même esprit de « First Design Thinking » au risque d’être complètement à la traîne. Les habitudes de consommation et la structure de nos populations me poussent à croire que nous suivrons le modèle de la Chine dans l’adoption des paiements électroniques mais, sous le modèle de l’expérience de service et non de l’offre de produits bancaires.
Pour reprendre les mots de @Angela Strange de Andreesen Horowitz : « toutes les compagnies deviendront des #FinTech » (dans mon analyse de la semaine dernière), je dirai qu’en #Afrique #Francophone, d’ici la fin de cette décennie que nous commençons, la plus grande banque ne sera pas une #Banque. #TechinAfrica.