Les infrastructures sont essentielles pour soutenir la croissance économique, améliorer la prospérité et le bien-être. Malheureusement, déplore l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), le secteur des infrastructures reste très exposé à la corruption et à d’autres pratiques irrégulières, entre autres, violations des droits, non-application des réglementations environnementales ou du travail.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), entre 30 et 50% des dépenses nationales d’infrastructure sont perdues en raison d’inefficacités. Ces inefficacités sont liées à la faiblesse de la façon dont les projets d’infrastructure sont gérés, planifiés, alloués et mis en œuvre, rendant ainsi le secteur particulièrement vulnérable à la corruption, ajoute le FMI.
L’OCDE, dont le rapport de 2014 sur la corruption transnationale avait démontré que près de 60% des cas de corruption transnationale se produisent dans le secteur des infrastructures, souligne : « La vulnérabilité à la corruption est accentuée dans les pays avec une faible capacité institutionnelle pour l’investissement public et un manque de transparence dans la passation des marchés ».
En outre, ajoute l’OCDE dans un nouveau rapport publié en décembre 2022 : « Elle est facilitée lorsque des fonctionnaires corrompus ne sont pas tenus pour responsables par le biais d’un dialogue avec les parties prenantes ».
Efforts collectifs
Il y a tellement d’argent en jeu dans ce secteur et une forte demande que les risques de corruption sont très élevés. Les méfaits sont profondément enracinés et il se peut que pas une organisation ou une personne ne pourrait déraciner – à elle seule – le mal de corruption qui ronge ce secteur.
« Compte tenu des engagements mondiaux en faveur de la promotion d’investissements dans des infrastructures de qualité, le moment est venu d’apporter des solutions innovantes, telles que l’action collective, pour lutter contre la corruption », insiste l’OCDE dans son dernier rapport intitulé en anglais « Catalysing collective action to combat corruption in infrastructure: Accountable and effective
non-judicial grievance mechanisms, OECD Business and Finance Policy Papers ».
« La justification des approches d’action collective pour lutter contre la corruption est qu’elle reconnaît la nécessité d’une responsabilité partagée entre les parties prenantes, tout en complétant les efforts traditionnels de lutte contre la corruption qui se concentrent sur l’application de la loi ».
« Une action collective anti-corruption qui est axée sur les entreprises et implique un partenariat avec la société civile, ainsi qu’un engagement approprié avec le gouvernement, peut créer des mécanismes visant à prévenir la concurrence déloyale et la corruption dans les projets d’infrastructure, ce qui se traduit par des procédures plus transparentes et une meilleure valeur pour les contribuables dans la réalisation de ces projets ».
A en croire cette organisation internationale basée à Paris, l’engagement dans l’action collective anti-corruption offre aux entreprises un moyen de partager leurs défis en matière de risques de corruption, leurs connaissances sur la manière de faire face à ces risques, les meilleures pratiques et les outils qui peuvent être réunis afin de renforcer la conformité des entreprises.
J.D.C.