Le département de l’Atacora est un vivier de la production du riz, depuis plusieurs années déjà. Chaque année, il est constaté une production de 35 mille tonnes de riz.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
La production du riz est une activité très prisée au nord du Bénin, notamment dans les départements de l’Atacora et de la Donga. Le nord du Bénin est une zone à fort potentiel de production de riz du fait de l’existence de bas fond et de périmètres rizicoles aménagés pour la circonstance. Dans la commune de Natitingou, Toucountouna, Materi, Cobly, Boukombé, il y a de nombreux bas fonds qui ont été aménagés par le projet FAFA de la coopération technique belge. Actuellement, les départements de l’Atacora et de la Donga produisent chaque année environ 35.000 tonnes de riz paddy, dont 80 % sont commercialisés. Ce riz est un riz de bonne qualité car, très apprécié des consommateurs, déclare dame Tempe Tene, vendeuse de riz au marché central de la ville de Natitingou. Mais de nombreux producteurs vendent leur riz juste après la récolte, pour couvrir des besoins urgents de liquidités, quand les prix sont encore bas, et par conséquent ils ne profitent pas d’une rémunération conforme à la qualité du riz vendu. Pourtant, il existe une demande croissante, étalée sur l’année, pour le riz paddy. Et ce, surtout pour la transformation en riz. En outre, les pays voisins que sont le Niger, le Nigéria, le Togo et le Burkina Faso constituent un marché d’exportation non négligeable. Selon les investigations menées sur ce dossier, les deux départements possèdent une capacité importante pour la transformation du riz paddy en riz décortiqué et étuvé. Et pour une illustration parfaite, on note une centaine de groupements de femmes, environ 5.500 transformatrices individuelles et six mini-rizeries gérées par des promoteurs privés, ayant chacune une capacité de 8 à 10 tonnes de riz décortiqué et étuvé par jour. C’est le cas par exemple à Tanguiéta, Natitingou, Materi, ect…. a déclaré Paul P, spécialiste de la production du riz rencontré à Tanguiéta. Sur le terrain, à l’issue d’une mission organisée par une ONG de la place, il a été constaté que les transformateurs de riz ne trouvent pas la qualité et la quantité de riz paddy en temps opportun pour faire fonctionner leurs unités de transformation à plein régime. À leur tour, les producteurs de riz ne peuvent pas bénéficier de ces opportunités en raison d’une offre insuffisante , dispersée et d’une qualité médiocre relative à la présence de déchets, riz immature ou pas bien séché qui ne répond pas aux exigences des transformateurs.
Nécessité de renforcer les capacités de production du riz dans l’Atacora
Le département de l’Atacora peut doubler ou tripler sa capacité productive de riz. Mais pour y arriver, des efforts doivent être faits pour que les superficies à emblaver soient plus grandes, a déclaré Y. M, spécialiste de la production du riz rencontré à Natitingou. En dehors de cela, puisque les quantités disponibles actuellement ne permettront pas que les usines puissent tourner pleinement, il urge donc d’agir pour que la production du riz puisse se faire à tout moment dans l’année, a ajouté un producteur de riz rencontré à Toucountouna. En tout cas, pour que le Benin puisse aller loin dans ce domaine, il urge aussi de tout mettre en œuvre pour obtenir d’autres marchés d’écoulement du riz paddy. En tout cas, avec la fronde des producteurs du riz du Nigeria, le Benin n’a certainement pas le choix. Il faut chercher d’autres marchés pour écouler cette marchandise précieuse dans tous les pays du monde.