Les perspectives de contribution au développement du Projet de promotion de l’aquaculture et de la pêche durable au Bénin demeurent bonnes, selon la Bad. Le Promac contribuera à accroître la disponibilité des ressources halieutiques et à la sécurité alimentaire.
Aké MIDA
Lancé mi-mai à Cotonou, un mois après sa date d’entrée en vigueur, le Projet de promotion de l’aquaculture durable et de compétitivité des chaînes de valeur de la pêche (Promac) augure d’un lendemain meilleur bien qu’étant en phase de démarrage. « Les effets ne sont pas encore constatés mais les perspectives de contribution au développement demeurent bonnes puisque la pertinence des objectifs du projet reste d’actualité », selon le dernier Rapport sur l’état d’exécution et les résultats du projet en date du 1er juillet 2024 publié par la Banque africaine de développement (Bad, juillet 2024) qui finance le projet. D’une manière globale, les activités du projet se déroulent normalement, d’après le document.
« Le projet a démontré des progrès rapides et satisfaisants dans son exécution en ce qui concerne les conditions de l’accord de financement du projet pour un démarrage rapide », note le rapporteur Youssouf Kaboré, chargé de projet. « Ces conditions ont été satisfaites à 100 % », salue-t-il.
Le projet a obtenu l’avis de non objection (Ano) sur le Plan de travail annuel (Pta) pour un montant de 3,22 milliards F Cfa le 28 mai dernier. Le coût global du projet est chiffré à 23,636 milliards F Cfa.
L’Unité de gestion du projet (Ugp) est mise en place, le 16 mai dernier, au lendemain du lancement officiel. Elle a participé à l’atelier technique sur les procédures de décaissement en vigueur, les directives de la Banque en matière de sauvegarde environnementale, la stratégie genre et le plan d’action genre ainsi que sur les modalités de suivi-évaluation de la Banque.
Combler un vide
Porté par le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep), le Promac contribuera à la sécurité alimentaire à travers l’amélioration de la gouvernance des pêches, la promotion de l’aquaculture et l’amélioration de la valeur ajoutée du poisson. Il permettra d’assurer le développement de la production et de la productivité de la filière aquacole, la gestion durable des pêches continentale et maritime et le développement des chaînes de valeur compétitives, a laissé entendre Cyrille D. Aholoukpè, coordonnateur du Promac, lors du lancement.
La production aquacole est attendue à 20 000 tonnes par an en moyenne à l’horizon 2028. Pour atteindre cet objectif, il est attendu une production de 65 millions d’alevins et la mise en place de 30 000 tonnes d’aliments de poissons chaque année. Au moins 250 hectares d’étangs seront construits et équipés, sur une superficie de 56 hectares au total, et 56 000 mètres-cubes de cages flottantes seront installés.
Martial Koudérin, secrétaire général de l’Interprofession Poisson d’élevage du Bénin (Ipeb), porte tout son espoir sur ce projet qui devra amener les familles de l’aquaculture et de la pêche à œuvrer ensemble à la disponibilité des ressources halieutiques. Pour lui, le projet vient « corriger une injustice ». La filière Poisson quoiqu’inscrite au Plan stratégique de développement du secteur agricole, explique-t-il, est restée pendant longtemps le parent pauvre du ministère de tutelle et n’a pas bénéficié du soutien espéré par les acteurs.
Déclinaison
Le projet est structuré autour de trois principales composantes, en plus de celle relative à la gestion et la coordination du projet. Il s’agit de : Développement de la pisciculture compétitive et résiliente au climat, Développement des chaines de valeur commerciales et Gestion durable de la pêche et Résilience sociale et écologique dans les systèmes fragiles de l’économie bleue.
Entre autres, le projet déploiera des technologies et pratiques climato-résilientes. Des activités de renforcement des capacités sur les mesures d’adaptation et de mitigation climatique seront réalisées. Un expert environnement et changement climatique ainsi qu’un expert social feront partie intégrante du l’Ugp du projet. Des études d’impact environnemental et social seront réalisées pour les sous-projets du Promac.
Le projet sera implémenté sur cinq ans, soit de décembre 2023 à décembre 2028, dans trois zones du territoire national : la façade maritime, notamment dans les départements du Mono, de l’Atlantique, du Littoral et de l’Ouémé ; les plans et cours d’eau continentaux, les bas-fonds, les forages artésiens et les plaines inondables dispersés dans les bassins versants du Sud et du Centre : les départements du Mono, de l’Atlantique, de l’Ouémé et du Zou et les retenues et cours d’eau du Centre et du Nord à travers les Collines, le Zou, l’Alibori, l’Atacora, la Donga et Borgou. Une revue à mi-parcours du projet est prévue en juillet 2026.
Le projet devrait améliorer le maillon du marché et la chaîne de valeur de la production de poisson, ainsi que le revenu moyen des ménages, tout en fournissant des emplois à plus de 6000 pisciculteurs et entrepreneurs et générer jusqu’à 200 000 emplois indirects.