Ce dimanche 25 septembre 2022, est un jour mémorable pour les pisciculteurs du département des Collines. En synergie d’actions avec le Projet de développement agricole des Collines (Padac), le Projet d’appui au développement des filières protéiniques (Padéfip), à travers sa composante 2, a procédé à l’empoisonnement de la retenue d’eau de Odo Otchéré, dans la Commune de Dassa-Zoumè. Une activité qui consacre le lancement de la valorisation de tous les étangs aménagés de la zone.
La pisciculture augure un lendemain meilleur dans le département des Collines. Grâce au Projet d’appui au développement des filières protéiniques, les retenues d’eau, autrefois en baisse de productivité, reprennent vie. A travers sa composante 2, Padéfip, sous financement de l’Agence Française de Développement (AFD), a amorcé l’opération d’empoisonnement des étangs aménagés avec des espèces halieutiques adaptées. Celui de Odo Otchéré, dans la Commune de Dassa-Zoumè, ouvre le bal de cette action salvatrice au profit de la pisciculture, des populations et de l’économie locale. Pour une première étape, il a bénéficié de 12mille alevins de clarias et près de 16 mille alevins de tilapia des 27 mille 300 alevins prévus pour le compte de l’année en cours. A cause de l’instabilité de l’eau, les Tilapias sont absents. Seuls les alevins de clarias, 12 mille au total, dont le poids moyen individuel varie entre 10 et 15 g sont déversés dans l’étang piscicole de Odo Otchéré. Les Tilapias, quant à eux, seront ramenés plus tard. « On a juste évité de les apporter aujourd’hui parce que la période n’est pas favorable au Tilapia. On doit être sûr que le niveau d’eau du barrage soit stable pour éviter que les poissons ne soient emportés par le courant d’eau encore très fort », explique Fidèle Sossa, expert filière piscicole au sein du Padéfip composante2. Par rapport à l’acclimatation de ces deux espèces privilégiées, il se veut plus rassurant. « Les clarias et les tilapias sont les deux espèces qu’on élève généralement au Bénin et qui sont très adaptées. Associer les deux espèces, permet de valoriser les différentes niches écologiques au niveau de la retenue d’eau ». A en croire ses estimations, au bout d’un an au plus les communautés peuvent déjà jouir des fruits et espérer des poissons de 500g à un kilogramme en fonction de la richesse naturelle du milieu.
Padéfip, un outil d’appui conseil
La présence de Padéfip aux côtés du Padac poursuit un but précis. D’après les explications du coordonnateur, Denis Agandan, le Projet d’appui au développement des filières protéiniques intervient essentiellement pour accompagner le mécanisme existant et améliorer la valorisation halieutique des retenues d’eau aménagées. Christophe François, Chef Mission Padéfip de la composante 2, se veut plus explicite. « Avec l’unité de gestion, nous sommes là pour empoisonner les retenues d’eau qui ont été aménagées à des fins hydroagricoles. On est pour la valorisation de la biomasse au niveau des poissons avec le comité de gestion suivie d’une pêche régulée avant les grosses pluies en renforçant la production », confie-t-il. Bertin Tamègnon, coordonnateur du projet d’appui au développement agricole des Collines (Padac) est allé plus loin. Il a rappelé les actions de réhabilitation effectuées sur la retenue d’eau et l’organisation mise en place pour sa gestion optimale et participative. A en croire ses propos, 105 femmes sont organisées autour de l’étang pour promouvoir le maraîchage. Une dizaine d’hommes formés sont enregistrés pour le compte de la pisciculture. Ces deux activités développées sur le barrage, évalue Abou Adolphe, responsable de la cellule communale de l’Atda4, laissent un impact social et économique sur la communauté. Elles constituent une source potentielle d’emplois, de revenus pour les acteurs et de mobilisation de ressources propres pour la Commune. Cette richesse, Denise Agbétou et ses paires comptent travailler à sa bonne gestion et à la sauvegarde des acquis. Tout en saluant les efforts déjà consentis par les partenaires, elle a demandé à Padéfip de renforcer leurs capacités en formation et en moyens susceptibles de booster la production halieutique.
Rock Amadji (Correspondant Zou-Collines)