Une nouvelle technologie s’est largement développée dans le domaine de l’épargne et de plus en plus dans les paiements : le paiement mobile. Lancé au Bénin en 2010, le transfert mobile d’argent a essaimé sur le territoire national, où le téléphone portable s’est fait une place considérable.
Un service prépayé de transfert d’argent vient révolutionner l’économie nationale du Bénin. Ouverture de compte, transfert d’argent, dépôt et retrait d’argent sont les services offerts par les réseaux Gsm et qui permettent aux abonnés de faire des opérations financières à proximité et avec plus de facilité. Un service prépayé de transfert d’argent partout dans le Bénin. En avril 2018, la Banque mondiale a publié sa base de données sur l’inclusion financière, baptisée Global Findex, pour 2017. Un constat : la révolution du mobile-banking a permis à plusieurs pays africains de tripler le nombre d’utilisateurs de moyens de paiement électroniques. Les chiffres de la Banque mondiale sur l’inclusion financière sont impressionnants : le pourcentage d’individus de plus de 15 ans titulaires d’un compte d’opération financière en Afrique subsaharienne a presque que doublé en six ans, passant de 23 % en 2011 à 43 % en 2017. L’inclusion financière a pour but d’améliorer le bien-être individuel. L’accès à des services financiers facilite le quotidien et aide les ménages et les entreprises à anticiper le financement d’objectifs de long terme ou à faire face à des imprévus. Alors que la communauté internationale s’est fixé pour objectif de parvenir à une inclusion financière universelle à l’horizon 2020 (UFA2020), cet événement se veut un appel urgent à l’action. Il urge de se pencher sur les obstacles qu’il reste encore à lever pour atteindre cet objectif, ainsi que sur le levier des nouvelles technologies pour accélérer les progrès en matière d’accès aux services financiers et d’utilisation du digital.
Pourcentage des plus de 15 ans détenteurs d’un compte passe de 17 à 38 % au Bénin
Une analyse pays par pays fait apparaître des progressions spectaculaires : sur la seule période 2014-2017 (le Global Findex étant publié tous les trois ans depuis 2011), la part des plus de 15 ans qui possède un compte est ainsi passée de 18 à 45 % au Togo, de 17 à 38 % au Bénin, ou encore de 14 à 43 % au Burkina Faso. Cette progression est en partie celle des institutions financières : ainsi, au Cameroun, 17 % des plus de 15 ans possèdent aujourd’hui un compte bancaire, alors qu’ils n’étaient que 11 % dans ce cas en 2014. Mais les banques ne sont plus les seuls acteurs de la finance à l’échelle individuelle. Dans certains pays d’Afrique sub-saharienne, l’inclusion purement bancaire n’a quasiment pas progressé : c’est le cas du Tchad, où elle est passée de 8 à 9 % entre 2014 et 2017, de la Côte d’Ivoire, où elle est restée à 15 %, ou encore au Gabon, où elle gagne péniblement 4 points, passant de 30 à 34 % alors que le nombre de titulaires de comptes passe, lui, de 33 à 59 % sur la même période. Au Sénégal, 18 millions d’abonnés mobile pour 15 millions d’habitants. Le gouvernement met l’accent sur la digitalisation des démarches pour toucher le plus grand nombre de ses citoyens, y compris dans les territoires ruraux. « L’administration a réussi à numériser ses paiements. Dans le secteur des impôts le processus a été récemment concrétisé. Aussi, dans le cadre du Projet Emploi des Jeunes (PEJ), l’octroi des subventions aux 17 000 bénéficiaires sélectionnés dans les 77 communes du Bénin a été effectué par paiement mobile money. Ceci prouve l’engagement du gouvernement à soutenir la révolution du numérique. Le pays a une vision pour booster ses paiements numériques pour un développement plus fort et inclusif sur le long terme. L’infrastructure des communications internet représente certes un investissement lourd, mais après les coûts sont très faibles si on les met en parallèle des économies d’échelle qu’ils permettent de réaliser.
Félicienne HOUESSOU