La deuxième phase de l’opération de collecte d’informations complémentaires a été lancée dans tous les arrondissements par l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP). Et ce, pendant 30 jours. Deux semaines après ce lancement, les centres d’enregistrement sont toujours bondés dans les départements du Zou et des Collines.
Les citoyens, sans se faire prier se font enrôler dans leur arrondissement d’origine. Pour être parmi les tous premiers, la plupart se présentent au siège de l’arrondissement au petit matin avant l’arrivée des agents recenseurs. « Hier, j’étais venue prendre les renseignements et aujourd’hui je suis passée à l’enrôlement. Tout s’est bien passé avec un accueil chaleureux. », a confié Elisabeth Assogba. «J’avais fait le RAVIP entre temps. Mais j’ai lancé la demande de mon Certificat d’Identification Personnelle sans succès. C’est ainsi qu’on m’a notifié que je dois refaire le RAVIP. Ce qui m’a donc poussé à reprendre le processus », a fait savoir Martin Fanou. Comme eux, beaucoup, sans tambour ni trompette dégagent du temps pour se faire enregistrer. « Aujourd’hui, si tu veux être un bon citoyen, tu dois obéir aux recommandations des autorités. Sans RAVIP aujourd’hui, tu ne peux plus avoir accès aux différentes pièces administratives et bénéficier des fruits des réformes », a fait remarquer Fabienne Lokossou. Selon elle, personne ne doit être en marge de cette opération si elle en connaît l’importance. C’est dire alors que l’heure du réveil a sonné dans le rang des citoyens qui comprennent désormais la pertinence des choix des gouvernants. « Dans un passé récent, même sensibilisés à la limite suppliés, les citoyens ne manifestent pas l’intérêt comme c’est le cas actuellement autour du RAVIP», a confirmé Rodolphe Attinkpasso qui a salué le chef de l’Etat pour avoir induit ce changement de comportements au sein de son peuple. Du côté des agents de collecte d’informations complémentaires dans le cadre de la confection de la Liste Electorale Informatisée (LEI), l’opération se déroule normalement sans anicroche. « Ici, cela va très bien, nous sommes en train d’enregistrer. Tout se passe bien. Nous avons du monde et tout se déroule normalement. », a informé Vincent Kougblénou, agent formulaire de RAVIP à Za-Kpota. « Au début pas d’affluence. Mais aujourd’hui la population sort », a témoigné Floriane Mèhou agent de collecte LEI à Abomey. Cependant quelques difficultés subsistent. A entendre Vincent Kougblénou, les agents sont débordés à cause de la grande affluence. A cela s’ajoute la défaillance des bactéries qui se déchargent vite ce qui «nous amène à retenir la population encore plus longtemps ». Dans le rang des citoyens, les problèmes notés sont multiples. « J’étais à l’école quand on m’a appelé de venir enrôler ma fille qui n’avait pas été enrôlée. Sa maman l’avait conduite sur les lieux mais elle n’a pas pu l’enregistrer parce qu’on lui a demandé sa carte Lépi et celle du père de l’enfant. C’est ainsi que je me suis déplacé. Mais à ma grande surprise on me dit que ce ne sera pas possible sans mon CIP et celui de la maman alors que elle n’en a pas. Donc je vais faire revenir l’une de mes belles-sœurs pour constituer le témoin de l’enfant en vue de l’enrôler », a raconté Paul Houandou, enseignant. Malgré qu’il n’ait pas eu gain de cause, il ne s’est pas découragé. Il tient à aller jusqu’au bout. « Je suis sûr d’avoir la carte de mon enfant », a-t-il laissé entendre. Par ailleurs, il a estimé que l’initiative est bonne car, « elle permet à ceux qui sont en retard de se rattraper ». Ainsi, il a exhorté ceux qui traînent encore les pas à sortir et à ne pas attendre les derniers jours. « Nous demandons à ceux qui n’ont pas fait le RAVIP de sortir », a lancé Paul Houandou à l’endroit de ses parents. L’opération, faut-il le rappeler, prend fin le 16 avril prochain.
Rock Amadji (Correspondant Zou-Collines)