(ECOZEM, nouvel acteur du transport à Cotonou)
Au Bénin, alors que le paysage urbain est dominé par les Zémidjans et une offre de taxis relativement accessible, un nouvel acteur trace sa voie. ECOZEM, jeune pousse béninoise spécialisée dans la mobilité électrique, s’est donné pour mission de réconcilier accessibilité économique, confort de déplacement et respect de l’environnement. C’est le pari que fait Fèmi Tankpinou.
Sylvestre TCHOMAKOU
Face aux enjeux du réchauffement climatique, à la flambée des prix du carburant et à la mutation des besoins de mobilité, au Bénin, les initiatives en faveur d’un cadre de vie sain et durable se multiplient, notamment dans le secteur du transport. En témoigne le lancement récent, de la flotte de véhicules électriques, trois roues, ECOZEM pour le transport urbain de personnes. Portée par Fèmi Abel Tankpinou, fondateur d’ECOZEM cette initiative qui prend corps dans un contexte d’appel à un sursaut patriotique mondial en faveur de l’écologie, entend moderniser le transport urbain béninois avec zéro pollution. Plus concrètement, soutenue par la Banque Mondiale via le programme Challenge Fund 2 de Sèmè City, la start-up mise sur une flotte de véhicules électriques à trois roues et quatre roues pour répondre à trois urgences : le changement climatique, l’augmentation du coût des transports et le manque d’options intermédiaires entre les taxis-motos classiques et les taxis de luxe. Avec ses voiturettes électriques à trois roues, silencieuses, non polluantes, et alimentées par énergie solaire, ECOZEM depuis 2024 se mobilise pour proposer à la population, jeunes actifs et indépendants, un mode de transport plus confortable, sans pour autant se ruiner. « Il s’agit de la première flotte de taxis électriques au Bénin, avec des véhicules qui ne dégagent aucune fumée et ne font pas de bruit, permettant ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter l’impact du réchauffement climatique », affirme le fondateur. Grâce à la réduction des coûts d’exploitation, les trajets sont facturés à 150 FCFA le kilomètre, un tarif moins élevé que celui des taxis à essence. Au-delà de l’aspect écologique, l’offre conçue par Fèmi Tankpinou et son équipe se distingue par sa touche numérique. Les utilisateurs peuvent commander leur trajet via l’application mobile ECOZEM, disponible sur Android et iOS. Avec une tarification de 150 FCFA le kilomètre et une autonomie moyenne de 100 à 130 kilomètres par jour, la flotte actuelle de dix (10) véhicules amorce un nouveau mode de déplacement urbain.
Au-delà du transport écologique

Le modèle économique d’ECOZEM ne s’arrête pas au transport de passagers. Dans un avenir proche, la startup s’investit à opérationnaliser la vente de kits de mobilité électrique comprenant moto, batterie et panneaux solaires, pour une autonomie énergétique totale. À cela s’ajoutent des services de livraison et des offres touristiques vertes à destination des visiteurs locaux et étrangers, guidés par des conducteurs formés. Positionnée entre les taxis-motos traditionnels et la flotte de Bénin Taxi lancée par le gouvernement, ECOZEM défend une approche différenciée sur un marché évalué à plus de 300 milliards FCFA. Une opportunité jusque-là sous-estimée, mais aujourd’hui structurée par cette initiative pionnière. Pour ECOZEM, le Bénin peut toujours répondre aux besoins de mobilité urbaine des populations, tout en accélérant son engagement vert.