Le mimétisme entrepreneurial a fait l’objet de l’éditorial du numéro 1375 du journal l’économiste du 21 mars 2019. A travers une contribution parvenue à notre rédaction, l’homme qui a reçu le 3ème prix du meilleur promoteur FNPEEJ JAE17, Barnabé Didier Dahoui, s’ouvre à nouveau sur la question. Lire ci-dessous l’intégralité de ladite contribution.
Contribution de Barnabé Didier Dahoui
Le mimétisme entrepreneurial un sacré mal,
Nafiou Ogouchola ‘’éditorial du journal l’économiste du 21 mars 2019
(J’interviens ici en tant que 3e prix du meilleur promoteur FNPEEJ JAE17)
Le mimétisme entrepreneurial à notre sens n’est pas qu’un mal pour le développement.Les grandes nations continuent d’en faire l’expérience, et cela semble participer du dynamisme de leur économie. Les spécialistes pourront nous en dire davantage ou nous contredire. Cette manière de faire est à déplorer sans doute dans ses stratagèmes,mais il permet déjà de constater le désir des uns et des autres de se mettre au travail et degagner leur vie. Qu’est ce qui peut expliquer un tel phénomène et comment y remédier ?
En principe, le phénomène du mimétisme entrepreneurial ne devrait pas beaucoup inquiéter car il permet de reconnaître au promoteur son génie. Pour cela, il doit corser son dispositif pour ne pas se laisser prendre au premier coup afin degarder toujours plus haut son flambeau. Le mimétismefait des émules, il est à la base de la concurrence déloyale qui plombe malheureusement l’économie à un certain niveau, et donne lieu à des produits falsifiés,de moindres valeurs, dits kpayo chez nous au Bénin. Des dispositions pratiques peuvent aider à contrer cet état de chose.
En dehors des dispositions occultes auxquelles les individus ont recours, une bonne posture spirituelle est plus que nécessairepour y arriver, mais aussi et surtout des dispositions juridiques et administratives participent d’une certaine garantie.Les services de la protection de la propriété intellectuelle (OAPI)sont disponibles pour un accompagnent efficace. C’est vrai que beaucoup de personnes entreprennent sans boussole ni vision et la propension à se mettre ensemble pour innover est quasi inexistante et c’est dommageable pour l’économie car une seule hirondelle ne fait pas le printemps. La nature n’offre rien qui ne soit utile à la communauté humaine.Si l’individu réfléchit ainsi, il pourra se découvrir, découvrir le génie en lui, se surpasser et enfin s’épanouir.
L’administration publique a un rôle très délicat dans ce processus. Si ce rôle est un tremplin pour le développement, ceci ne doit pas être une raison pour attendre indéfiniment les reformes et être à la solde des politiciens. Il ne suffit donc pas de se contenter decréer des milliers d’entreprises par an sans se soucier concrètement de leur avenir (cf Journal La croix du Bénin, Economie, no1490 du 1er février 2019,Le chiffre de la semaine : 22000). Il faut pouvoir analyser et détecter pourquoi l’économie a du plomb dans l’aile, et dans quelle proportion cela dépendrait quelque part de l’administration elle-même ou de ses agents en particulier et y remédier tacitement ou officiellement. Le service public doit faire davantage d’efforts pour se rapprocher des entrepreneurs à travers des campagnes de sensibilisation au-delà des journées portes ouvertes qui ont leurs avantages et leurs limites afin de sortir de l’ignorance ses partenaires qu’il doit désormais considérer comme tels,au lieu de chercher à les combattre faute de doigté.C’est ainsi que la peur bleu du fisc (lesimpôts) disparaitra peu à peu et le rang des délinquants à tous les niveaux dans ce domaine s’amenuisera. C’est un combat réelà ne pas négliger pour la construction d’une nation où la démystification de l’administration en général pourrait aider à susciter beaucoup de start-up en vue d’élargir l’assiette fiscale dans un court délai pour un développement intégré.Cette vision limitera avec le temps la politique de la recherche de l’aide extérieure. Selon l’économiste Togolais Damien A. Eklu-Natey« plus il y a d’apport extérieur, plus les perspectives de croissances autonomes s’éloignent, et plus sont rendus nécessaire de nouveaux apports. De ce fait, l’horizon d’une dynamique autonome de croissance s’estompe indéfiniment »[1].
Au nombre de ce qui peut être la cause du mimétisme entrepreneurial se retrouve en bonne place un système éducatif incohérent.Alorsles parents ont un rôle de préparation lointaine irremplaçable à jouer afin de prévenir une situation qui devient de plus en plus préoccupante pour sortir des sentiers battus et former des citoyens de type nouveau capable, d’affronter leur avenir sereinement.
Le citoyenà son tour a besoin de prendre quelques dispositions lui-mêmeet se mettre en valeur pour l’essor de l’économie en cherchant à relever les défis de l’heure et du futur.
Pour cela il devra entre autres:
Apprendre à se débarrasser très tôt de tout ce qui peut le retenir dans son élan vers le développement (bien matériels hypothéqués, mauvaise compagnies, fréquentations douteuses…)
Apprendre à observer de plus en plus son environnement pour déceler les besoins du moment, cela suppose de faire plus l’option d’aller à pied, chercher à voir ce qui se vend, ce qui s’achète,ce qui intéresse les gens et écouter ce qui se dit pour enfin détecterles gouts et partant ce qui peut être proposer .
Les diverses spécialités (psychologue, cartographe, statisticien…) doivent être mises à contribution pour s’exercer personnellement à une adéquation entre les savoirs académiques et leur mise en valeur sur le terrain.
Penser d’abord la satisfaction de l’homme et le service à lui rendre et le profit suivra inéluctablement.
Savoir mettre les vacances à profit pour avancer
Se faire petit, bannir l’orgueil dans les situations
Le plus grand mal du mimétisme entrepreneurial est vraiment le renoncement de soi qui amène tout une nation à ne pas profiter à fond de tout songénie propre à lui légué par le créateur.
Nous accueillons avec ferveur le nouveau conseil de l’éducation installé au moment où nous écrivons cet article. Un vibrant hommage à toutes les personnes qui ont déjà réussi ou qui réfléchissent pour l’auto prise en charge.