La Cellule nationale de traitement des informations financières(Centif) a organisé les 14 et 15 juin 2018, l’atelier de validation du rapport d’évaluation nationale des risques contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. C’était à Golden Tulip Hôtel de Cotonou.
Le Bénin dispose désormais de son rapport d’évaluation des risques sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. C’est du moins ce qu’on peut retenir au terme de l’atelier de validation du rapport d’évaluation nationale des risques contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Au lancement des travaux de l’atelier, le président de la Centif-Bénin Thomas Azandossessi a expliqué que « l’évaluation nationale des risques (ENR) de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme est un processus qui consiste à identifier, évalué et comprendre les risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme auxquelles le Bénin est exposé. Il s’agit d’analyser les principaux sources et moteurs du risques dans le but concevoir des politiques et des actions efficaces basées sur le risque, et d’affecter les ressources disponibles de la manière la plus efficace pour éliminer, réduire ou maîtriser les risques identifiés » a ajouté le président de la Centif. Le présent atelier conjointement organisé par la Banque mondiale et la Centif-Bénin constitue la dernière phase du processus d’évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Il se réjouit d’autant plus qu’à la veille de cet atelier, le parlement béninois a adopté la loi 2018-17 portant lutte contre le BC /FT en République du Bénin. Cette loi conforme aux recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI), vient renforcer l’arsenal juridique du Bénin et elle contribuera à corriger plusieurs insuffisances relevées lors de la présente évaluation des risques. Pour Bernard Konan, représentant le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), le vote de la loi sur le blanchiment des capitaux le 11 juin 2018 au Bénin est un pas décisif dans le processus. Face aux menaces que constitue ce fléau, il est important que tous les acteurs s’impliquent pour identifier les maillons faibles de nature à faire des recommandations. Présente à cette rencontre, la Représentante Résidente de la Banque Mondiale au Bénin, Katrina Sharkey a rappelé la recommandation n°1 du Gafi qui demande de faire de l’évaluation des risques, une exigence de chaque pays. Lancée depuis 2016, la réalisation de cette évaluation constitue une étape importante, la dernière du processus pour le Bénin de se conformer aux standards internationaux. « Cet exercice requiert un travail collectif de tous les acteurs » dira-t-elle. Pour Servais Adjovi, Directeur de cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, plusieurs raisons expliquent la tenue de cet atelier. Il s’agit entre autres de l’adhésion du Bénin au forum mondial sur le change des données à des fins fiscales notamment, la lutte contre les flux financiers illicite et l’évasion fiscale. L’atelier a lieu dans une période de vaste campagne de sensibilisation des élus locaux sur la lutte contre les structures illégales de collecte d’épargne de blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. L’atelier intervient au lendemain du vote de la loi portant sur le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Selon le Dc, ceci traduit bien la volonté politique du gouvernement d’harmoniser et de renforcer son arsenal juridique au regard des directives de l’Uemoa pour se prémunir contre la criminalité financière. Une corruption systémique, une fraude fiscale à grande échelle peut compromettre gravement la capacité d’un pays à assurer une croissance inclusive durable. La lutte contre le blanchiment d’argent est un défi pour le Bénin résolument engagé contre la corruption et la mauvaise gouvernance a fait savoir le représentant du ministre de l’Economie et des Finances Romuald Wadagni.
Aperçu du rapport d’évaluation des risques
En effet, il faut rappeler que le rapport a été réalisé sur la méthodologie de l’outil d’évaluation des risques conçu par la Banque mondiale et mis à la disposition du groupe de travail créé pour conduite l’évaluation nationale des risques au Bénin. Ce groupe de travail est constitué de toutes les parties prenantes à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) tant du secteur public que du privé. Il s’agit ; des autorités de répression et de poursuite (la police Républicaine, les eaux et forêts, la justice, la CENTIF, la Douane les impôts), les autorités de contrôle et de supervision (Banque Centrale, ANSSFD, ANLC, ARCEP, le trésor public), les Banques, les Assurance, la Microfinance, le Change Manuel, les SGI, les Experts Comptable, les Notaires, les Huissiers, les Avocats), Les ONG et de la société civile. Soit, huit équipes sectorielles ont été créées au sein du groupe de travail pour la collecte de données et de leur analyse dans les principaux secteurs socio-économiques.
A.W.A