La production de légumineuses au titre de la campagne agricole 2023-2024 a atteint 845 577 tonnes au Bénin, tirée essentiellement par la culture du soja qui a dépassé les 500 000 tonnes en dépit de la baisse de la productivité.
Aké MIDA
Avec une production estimée à 520 929 tonnes en 2023 par la Direction de la statistique agricole du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Dsa/Maep), la filière soja maintient sa dynamique. En constante hausse depuis plusieurs années sauf en 2020, la production de cette légumineuse représente trois cinquièmes de la production des légumineuses chiffrée à 845 577 tonnes contre 756 087 tonnes lors de la campagne dernière et une moyenne de 611 729 tonnes sur les cinq campagnes précédentes (2018-2022). En effet, la culture du soja représente 61,6 % de la production des légumineuses en 2023 contre un poids moyen de 49,3 % sur les cinq précédentes années.
La production de soja connaît un accroissement de 23,5 % par rapport à 2022 où elle était évaluée à 421 886 tonnes et de 85,7 % en comparaison à la moyenne sur la période 2018-2022 qui est de 280 461 tonnes. La filière connaît un regain d’intérêt depuis 2020 avec l’appui de plusieurs projets et programmes dont le Programme pour la compétitivité en Afrique de l’Ouest (Wacomp) de l’Union européenne (Ue), et l’ouverture au marché chinois pour l’exportation de soja-grain. Un protocole d’accord avait été signé, le 18 septembre 2019, entre le Bénin et l’administration générale des douanes de la République de Chine (Gacc), relatif aux exigences phytosanitaires liées à l’exportation du soja du Bénin vers la Chine qui importe quelque 85 millions de tonnes par an.
Le soja est la troisième culture de rente au Bénin après le coton et l’anacarde. Elle intéresse de plus en plus non seulement pour sa forte valeur nutritive mais aussi pour son rôle dans la gestion durable des sols.
Impacts
Grâce à la forte croissance de la production du soja, l’indice de production des légumineuses est passé de 126,3 en 2019 à 133,9 en 2022 puis à 167,6 en 2023, soit une augmentation de près de 68 points par rapport à la période de base et d’environ 34 points par rapport à la dernière campagne, d’après les chiffres de la Dsa/Maep. La hausse de la production est le fruit de l’augmentation des emblavures au détriment de la productivité qui est en baisse depuis quelques années. En effet, comme la plupart des spéculations du groupe des légumineuses, le soja a connu une baisse importante du rendement au cours de la dernière campagne agricole. Le rendement qui était de 1 336 kg à l’hectare en 2019 a chuté à 1 250 kg/ha en 2021 puis à 1 004 kg/ha en 2023. Outre le faible rendement, la filière est confrontée à des difficultés d’approvisionnement en semences de qualité et autres intrants et la faible organisation des acteurs, notamment les producteurs, les commerçants, les transformateurs.
Dans le groupe des légumineuses, les productions d’arachide et de dohi ont également connu des hausses respectives de 9,2 % et 10,5 % par rapport à la précédente campagne, souligne la Dsa. En revanche, la production de niébé qui a connu une baisse de 13,6 % par rapport à la dernière campagne, est évaluée à 122 744 tonnes contre 142 002 tonnes en 2022. D’autres spéculations du groupe des légumineuses ont connu aussi des baisses par rapport à la dernière campagne agricole : de 33,9 % pour le pois d’angole (Kloékoun en langue fon), de 12,5 % pour le voandzou, de 31,0 % pour la pistache africaine (goussi) et 20,1% pour le sésame, selon la même source.
En raison de la forte croissance de la production du soja, l’indice de production des légumineuses a considérablement augmenté