Faire le bilan des 50 ans de vie de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et explorer les perspectives pour les 50 prochaines années. Tels sont les objectifs du déjeuner de presse offert, vendredi 29 septembre 2023 au siège de la BOAD, par Serge Ekué aux journalistes togolais et béninois. Cette rencontre d’échanges s’inscrit dans le cadre des activités marquant la célébration des 50 ans de l’institution sous régionale.
Falco Vignon
La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) aura un demi-siècle de vie le 14 novembre 2023. Plusieurs activités et pas des moindres sont organisées en prélude à la célébration du cinquantenaire de l’institution sous régionale. C’est dans ce cadre que s’est tenue, vendredi 29 septembre 2023 à l’hôtel Sarakawa de Lomé, une rencontre d’échanges entre le président de la BOAD, Serge Ekué et les professionnels des médias du Togo et du Bénin. A bâtons rompus, le président Ekué, entouré pour la circonstance de ses collaborateurs, a entretenu les hommes des Médias de ces deux pays sur plusieurs sujets notamment les nouvelles orientations de la banque, les réalisations à mi-parcours du plan Djoliba, les secteurs d’investissement et le programme du cinquantenaire de la banque. « 2023-2073 : financer le développement autrement, la BOAD du prochain cinquantenaire », c’est le thème général qui a servi de base aux discussions. « A la banque, nous estimons que cette démarche ouverte nous permettra de mieux servir la cause communautaire du financement du développement dans la sous-région ouest africaine au cours des cinquante prochaines années », a affirmé dans sa déclaration liminaire, le président de la BOAD en fonction depuis le 28 août 2020. Pour le N°1 de la banque, « les plus hautes autorités de l’Union donneront les « orientations pour bâtir la BOAD de demain, forte et bien ancrée dans le temps et outillée pour faire face aux éventuelles mutations à venir ». Il a aussi relevé que « dans une économie régionale et une économie internationale soumises à de grands bouleversements, de même qu’à des incertitudes de divers ordres, nous ne nous contenterons pas de reproduire, au niveau de la BOAD, les mêmes modèles économiques, les mêmes stratégies ou recettes en matière de financement du développement de nos Etats ». L’expert des marchés financiers et des marchés de capitaux espère faire de la BOAD, “une banque accessible”. “C’est notre maison, elle doit être comprise. La BOAD est une très belle institution qui allie les acteurs régionaux, les propriétaires et les clients”, a-t-il dit avant d’inviter tous les acteurs à protéger cet outil important du développement qu’est la BOAD. En parlant du plan stratégique 2021-2025 de la banque dénommé « Djoliba », il a affirmé que la BOAD ambitionne à travers ce plan, de devenir une institution de référence, pour un impact durable sur l’intégration et la transformation de l’Afrique de l’ouest. Ce plan est axé sur cinq domaines prioritaires notamment les infrastructures, la production et l’accès équitable à l’énergie et aux ressources naturelles, l’agriculture, la santé et l’éducation. Le président de la BOAD a fait un focus sur les perspectives de l’institution pour les 50 années à venir.
Des précisions importantes sur la Boad…
Les journalistes du Togo et du Bénin ont posé des questions d’éclaircissement et ont fait des commentaires sur le présent et le devenir de la Banque Ouest Africaine de Développement. Aux questions des hommes de médias, le président Serge Ekué, très à l’aise comme à son habitude avec les médias, a apporté des éléments de réponses. Au cours de la séance, le président de l’institution a présenté aux professionnels des médias le programme du cinquantième anniversaire. En attendant les manifestations officielles, la Banque organise depuis le mois d’août et de septembre dernier, une série de cinq ateliers thématiques sous forme de visioconférence. Les conclusions et recommandations donneront lieu à l’élaboration d’un document prospectif qui sera soumis à l’appréciation des autorités de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il est question de contribuer à relever les défis liés à l’innovation et à la consolidation des économies de la sous-région. Un atelier s’est tenu, les 30 et 31 août sur le thème « Financer l’offre et soutenir un accès universel à de l’énergie durable ». Trois autres ateliers ont été organisés sur le soutien à la souveraineté alimentaire, à la résilience climatique et la transformation des produits agricoles, les mécanismes de financement innovants pour un développement durable et le renforcement de la synergie dans les services financiers pour mieux promouvoir le développement des Micro, petites et moyennes entreprises.
Les actions et perspectives de la BOAD
La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) est l’institution commune de financement du développement des Etats de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Elle a été créée par Accord signé le 14 novembre 1973. La BOAD est devenue opérationnelle en 1976. Les Etats membres sont : le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. A l’occasion de la COP27 (Sharm El-Sheikh, Egypte), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), La Fondation R20 et le Groupe Edifice Capital ont signé un Protocole d’Accord afin de convenir de leur collaboration pour étudier la structuration d’une nouvelle Facilité de Financement des Investissements Territoriaux dans les pays membres de l’UEMOA. Initié par la BOAD, Le projet CZZ1625 a pour objectif d’améliorer l’accès des entreprises de la zone UEMOA à des financements pour leurs investissements, en augmentant les ressources long terme dont dispose la BOAD pour financer les investissements du secteur privé. Le projet CZZ1717 a pour objectif de réduire le déficit énergétique dans les pays de l’UEMOA en appui à l’Initiative régionale pour une énergie durable.
Le projet CZZ2045 a pour but de consolider les capacités d’intervention de la BOAD et ses capacités de pilotage financier. Le projet CZZ1420 a pour objet d’améliorer durablement la sécurité alimentaire des huit pays de l’UEMOA en améliorant notamment la production céréalière de la zone. L’impact des interventions de la BOAD va bien au-delà du relèvement du niveau de la croissance économique des pays de l’UEMOA. La Banque promeut l’investissement de capitaux publics et privés dans des projets et programmes visant à protéger les populations contre la vulnérabilité aux chocs, à réduire les inégalités et à faire reculer significativement la pauvreté. Au plan social, la banque a consacré une part significative de ses engagements à l’amélioration des conditions socio-économiques et du cadre de vie des populations de l’Union, notamment par la création de richesses et d’emplois ainsi que par l’aménagement du territoire régional. La BOAD mène ainsi plusieurs actions qui visent spécifiquement les groupes de populations vulnérables en milieu rural.
EKUE et la BOAD
« Il maitrise son sujet, il connait sa matière et comme l’on peut s’y attendre cela coule aisément tel de l’eau d’une roche »
Serge EKUE puisque c’est du lui qu’il est question, parlait avec aisance, fermeté et chaleur de la Banque de développement née il y a 50 ans. Tel un conteur sénégalais, il vivait en direct sous nos yeux, les circonstances de création de l’institution communautaire. Au cours de ce déjeuner de presse, le président EKUE surnommé par certains médias « le loup de la finance qui transforme la BOAD » voulait faire passer un seul message : célébrer les pères fondateurs de la BOAD et ses prédécesseurs à qui il ne cesse de dire toute sa gratitude pour cette institution qui force aujourd’hui l’admiration. Alliant chiffres, projets et innovations de la BOAD, ces trois dernières années, le président Serge EKUE a un réel motif de satisfaction avec la lourde responsabilité de parfaire l’œuvre entamée par les autres.
Au commencement, les fondateurs avaient le choix entre une banque d’affaires pour la région et une banque de développement. Ce digne fils des EKUE, une famille noble et respectée au Bénin, nous dira que le meilleur choix était celui d’une banque de développement afin de pousser loin les frontières de la pauvreté dans les pays de l’Uemoa. Ce cadre émérite et compétent de la diaspora béninoise, pétri dans les finances internationales, offre en ce moment, une nouvelle saison d’innovations technologiques et de financements innovants et intégrateurs à notre institution régionale qui en a fortement besoin. Et son humilité, son sérieux, quand il parle des chefs d’Etat et de ses prédécesseurs, constituent des signes qui ne trompent pas ….
Falco Vignon