Après le Nigéria tout dernièrement, la Chine, plus grand producteur de poisson, vient d’accepter officiellement l’Accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions à la pêche. Une adhésion qui devrait inciter les pays à la traîne à hâter les pas.
Sylvestre TCHOMAKOU
Pour une gestion durable des ressources océaniques, progressivement, les géants de la pêche mondiale adhèrent à l’Accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions à la pêche. Après l’Islande, la Suisse, le Canada, les USA, les Seychelles et le Nigéria, la République Populaire de Chine, a, 27 juin 2023, déposé son instrument d’acceptation de l’Accord sur les subventions à la pêche ; affirmant, en tant que premier producteur mondial de poisson de mer, son soutien à cet accord historique en faveur de la durabilité des océans. Recevant cet instrument de la part du ministre du commerce de la Chine, Wang Wentao, à Tianjin (Chine) avant la quatorzième Réunion annuelle des nouveaux champions organisée par le Forum économique mondial, la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala a exprimé son satisfécit quant au choix de la Chine. « Je suis très heureuse de recevoir l’acceptation formelle par la Chine de l’Accord sur les subventions à la pêche », a-t-elle indiqué, avant de préciser : « Le soutien de la Chine, leader mondial des prises marines, à la mise en œuvre de cet accord est essentiel dans le cadre des efforts menés sur le plan multilatéral pour préserver les océans, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. En réduisant les subventions à la pêche préjudiciables dans le monde entier, nous pouvons ensemble montrer la voie qui tend à transmettre aux générations futures abondance et opportunités ». Porteur du message de la République Populaire de Chine, le Ministre Wang a, rappelant que l’Accord sur les subventions à la pêche est le deuxième accord multilatéral conclu par l’OMC depuis sa création en 1995 et le premier accord de l’OMC visant à atteindre l’objectif de développement durable concernant l’environnement, indiqué : « C’est un accord important pour renforcer la confiance de tous les Membres dans le multilatéralisme ». Il poursuit en indiquant : « La Chine a achevé la procédure d’approbation de l’Accord et travaillera avec tous les Membres pour que cet instrument entre en vigueur avant la treizième Conférence ministérielle de l’OMC. Dans le même temps, elle abordera la deuxième phase des négociations de manière positive et constructive, en espérant aboutir rapidement ». Autant dire qu’avec ce nouvel allié sur l’Accord, l’OMC pourrait plus vite, mobiliser les deux-tiers (2/3) des membres pour l’opérationnalisation de l’Accord. Ce qui serait une réelle avancée en matière de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Pour rappel, adopté par consensus à la douzième Conférence ministérielle de l’OMC (CM12), qui s’est tenue à Genève du 12 au 17 juin 2022, l’Accord sur les subventions à la pêche établit de nouvelles règles multilatérales contraignantes visant à réduire les subventions préjudiciables, facteur clé de l’épuisement général des stocks de poissons dans le monde. En outre, il reconnaît les besoins des pays en développement et des pays les moins avancés (PMA) et établit un fonds pour l’organisation d’activités d’assistance technique et de renforcement des capacités afin d’aider ces pays à s’acquitter des obligations.
Légende : Le ministre Wang Wentao et la DG Ngozi Okonjo-Iweala