(Le taux de bancarisation du Bénin atteint 27,2%)
Les efforts consentis par les institutions financières dans le déploiement des points de services financiers au Bénin portent davantage de fruit. Selon le dernier rapport annuel de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) sur l’inclusion financière, le pays a enregistré le plus fort niveau de bancarisation dans l’espace UEMOA, avec un taux de 27,2%.
Félicienne HOUESSOU
En 2017, le Bénin s’est hissé en tête des pays de l’UEMOA avec un taux de bancarisation de 27,2%. Derrière lui, le Togo a enregistré un de 24,3%, le Burkina (22,2%), le Sénégal (19,6%) et la Côte d’Ivoire (16,6%) et le Niger (4,1%). Au Bénin, plusieurs initiatives ont été entreprises pour améliorer l’accès des populations aux produits et services financiers. Ces initiatives portent notamment sur les travaux afférents à l’élaboration de stratégies nationales d’inclusion financière. Ainsi, l’année 2017 a connu le démarrage d’une enquête sur la demande de services financiers, dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale d’inclusion financière. Elle devrait permettre de connaître la situation de référence de l’utilisation des produits et services financiers par les populations. Selon l’’analyse des experts de la BCEAO, le Bénin, avec 371 points de services sur 1.000 km2 en 2017, enregistre le taux le plus élevé de l’Union. Il est suivi du Togo et du Sénégal, dont la répartition géographique des points d’accès ressort respectivement à 265 et 206 points de services financiers sur 1.000 km2. Le Niger, avec 17 points de services financiers sur 1.000 km2, affiche une faible performance à ce niveau.
Par ailleurs, les taux d’intérêt nominaux appliqués par les banques sur les dépôts de la clientèle ont connu une légère baisse de 0,09 point, pour se situer à 5,28% en 2017 contre 5,37% en 2016. Le taux d’intérêt nominal le plus élevé a été enregistré au Bénin (5,85%), suivi du Burkina (5,67%) et du Niger (5,70%). La Guinée-Bissau et le Mali affichent, en revanche, les taux les moins attractifs, avec respectivement 4,07% et 4,92%.
Micro finance
En prenant en compte les utilisateurs des services de microfinance, le Taux de bancarisation élargi (TBE) de l’Union est ressorti à 35,9% en 2017 contre 35,3% en 2016, soit une hausse de 0,6 point de pourcentage. Le taux le plus élevé a été enregistré au Togo (73,7%), suivi du Bénin (64,0%), du Sénégal (47,9%) et du Burkina (41,1%). La Guinée-Bissau, avec un TBE de 11,5% en 2017, apparaît comme le pays de l’Union ayant réalisé la moins bonne performance en la matière. Par pays, le Bénin enregistre le taux d’inclusion financière le plus élevé (82,1%), suivi du Togo (79,6%), du Burkina (68,8%), du Sénégal (64,1%) et de la Côte d’Ivoire (60,7%). La Guinée-Bissau enregistre, en revanche, un taux d’inclusion financière de 13,8%. En termes de progression, la plus significative a été relevée au Burkina (+22,3 pp), suivi du Bénin (+13,1 pp) et de la Côte d’Ivoire (+10,3 pp). Ce dernier pays enregistre le taux d’utilisation des services de monnaie électronique le plus élevé de l’Union en 2017 (45,9%) et concentre, à lui seul, 37,5% des souscripteurs actifs de ces services.
Le rapport annuel de la BCEAO sur l’inclusion financière fait le point de la situation de l’inclusion financière dans les Etats membres de l’UEMOA, au cours de l’année 2017, en analysant l’évolution des sept indicateurs, retenus par la Banque Centrale. A savoir : le taux global de pénétration démographique des services financiers (TGPSFd) ; le taux global de pénétration géographique des services financiers (TGPSFg) ; le taux de bancarisation strict (TBS) ; le taux de bancarisation élargi (TBE) ; le taux global d’utilisation des services financiers (TGUSF) ; le taux d’intérêt nominal des dépôts (TINd) ; le taux d’intérêt nominal des crédits (TINc). Ceux-ci sont regroupés autour de trois dimensions de l’inclusion financière, à savoir «l’accès», «l’utilisation» et « l’accessibilité-prix».
Des mesures pour renforcer l’inclusion financière
Même si la situation de l’inclusion financière dans l’UEMOA s’est globalement améliorée au cours de l’année 2017, à la faveur des initiatives menées par les différentes parties prenantes pour créer les conditions favorables à l’utilisation des services financiers, la Banque centrale a souligné que des efforts restent à consentir. En vue de rendre les services financiers plus accessibles aux populations, elle recommande : le renforcement du dispositif statistique de suivi de l’inclusion financière ; la mise en place d’un système de pilotage et de coordination plus efficace de la stratégie régionale et l’accompagnement des Comités nationaux de suivi de la mise en œuvre. Afin de relever ces défis, une Direction, entièrement dédiée à l’inclusion financière, a été créée au sein de l’Institut d’émission, avec pour objectifs de rendre visibles et compréhensibles les politiques de la BCEAO en matière de promotion de l’inclusion financière et de garantir, à l’ensemble des parties prenantes intéressées, une information régulière, pertinente et accessible sur les progrès réalisés dans ce domaine. En termes de perspectives, « les discussions avec les partenaires techniques et financiers, qui ont manifesté leur intérêt à accompagner l’Institut d’émission dans la mise en œuvre de la stratégie régionale d’inclusion financière, devraient aboutir à la signature de conventions de partenariat, notamment avec la Coopération suisse, la Banque Africaine de Développement et l’Agence Française de Développement. En outre, un programme régional d’éducation financière dans l’UEMOA devrait également être élaboré par la Banque Centrale, en vue de renforcer les efforts entrepris par les différentes parties prenantes », a annoncé le rapport. De plus, il est prévu la réalisation de plusieurs études dans les mois à venir. Ces études porteront sur l’état des lieux de la digitalisation des paiements dans l’UEMOA ; l’état des lieux de la tarification des services financiers ; la demande de services financiers dans l’UEMOA et la mise en place d’un système d’identification unique des usagers du système financiers de l’UEMOA.